a) Oublier la « sale guerre » : le tabou de la torture

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  • A partir de 1962 jusque dans les années 80, période d'amnésie, de silence encouragé par l'Etat : promulgation de loi d'amnistie, censure… => oublier le conflit
  • Benjamin Stora : "guerre est ensevelie" : les historiens n'ont pas accès aux archives => pas de travail d'historiens ni de mémoire
  • => France dans le dénie
  • Pourquoi ce silence ?
    • Oublier une série de défaite : 1940, 1954, 1962
    • Evacuer le traumatisme : 2 millions de jeunes soldats qui ressortent traumatisés de ce qu'ils ont vu et fait subir : tortures, atrocités...
  • Pourquoi ce silence ?
    • La posture anti-impérialisme et anticoloniale de De Gaulle dans les années 60
    • Unir les Français et masquer les divisions
  • Les travaux des historiens permettent de faire sortir de l'oubli la pratique de la torture par l'armée française.
  • Pierre Vidal-Naquet : ancien résistant, anti torture et pour l'indépendance de l'Algérie. Il va recueillir des informations notamment sur la torture (injection d'eau électrifié).
  • Pierre Vidal-Naquet publie en 1972 La Torture dans la République. Le général Massu nie ce qui est mentionner dans l'ouvrage.
  • En 2001, Raphaëlle Branche livre sa thèse La Torture et l'armée pendant la guerre d'Algérie. Pour elle, la torture n'est pas des actes isolées mais autorisées par les dirigeants qui veulent à tout prix garder l'Algérie.
  • En 2000-2001, la question de la torture va également faire polémique avec les mémoires du générale Aussaresses (chef du renseignement pendant la bataille d'Alger). Dans son ouvrage, il justifie l'usage de la torture => condamnation par la justice et perte de la légion d'honneur.
  • La culture a également joué un rôle important.
  • Dès 1966 sort La Bataille d'Alger qui témoigne de la difficulté à aborder sereinement la question des violence de guerre.
  • Dans La Bataille d'Alger, le colonel Mathieu a recours à des moyens exceptionnelles : la torture, qui est jugé efficace. Le film a d'abord été censuré puis, 2 cinémas qui le diffusaient furent la cible d'attentats.
  • Quelques années plus tard, en 1972, le film de René Vautier, Avoir 20 ans dans les Aurès montrent une évolution : film antimilitariste, basé sur des témoignages d'anciens appelés, qui dénonce les moyens utilisés.