Chapitre 6

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  • Troubles attentionnels
    Avec les troubles de la mémoire, les troubles de l'attention constituent une des conséquences les plus fréquentes d'un dysfonctionnement cérébral. Les manifestations cliniques peuvent être très variées (baisse de la vigilance, ralentissement moteur ou idéatoire, distractibilité, sensibilité à l'interférence, etc.). Les troubles attentionnels sont constatés chez 80% des patients victimes d'un traumatisme crânien. Ce sont les troubles les plus « persistants ». Le patient est facilement fatigable et n'arrive pas à mener à bien une tâche de longue durée.
  • Attention
    Le terme « attention » englobe plusieurs notions spécifiques telles que l'alerte, la sélectivité, l'attention focalisée, etc. Ces différentes composantes peuvent contribuer à des déficits spécifiques. L'efficience attentionnelle est cruciale dans la vie quotidienne et dans les interventions thérapeutiques pour les patients cérébrolésés.
  • L'examen neuropsychologique doit inclure une évaluation des aspects de l'attention en raison de son impact sur d'autres activités cognitives, même en l'absence de signes manifestes ou de plaintes explicites.
  • Fonctions attentionnelles
    • Intensité
    • Sélectivité
  • Alerte
    Une fonction de base qui concerne l'état d'éveil, de réactivité de l'individu, c'est-à-dire sa disposition à traiter les informations et à répondre rapidement aux stimulations de l'environnement
  • Alerte tonique
    Le niveau général d'activation corticale d'un individu, influençant sa capacité à réagir adéquatement aux stimuli environnementaux. Elle est associée aux fluctuations diurnes du niveau d'éveil et des performances, régulées en grande partie par le rythme circadien et influencées par des facteurs tels que l'alimentation et la prise de certains médicaments.
  • Rythme circadien
    Un cycle biologique qui régule les fonctions physiologiques telles que le sommeil et l'éveil. Ce rythme est principalement influencé par la lumière du jour et est contrôlé par diverses structures cérébrales. Les cellules ganglionnaires de la rétine jouent un rôle crucial dans cette régulation en détectant la lumière bleutée et en envoyant des signaux au cerveau pour synchroniser notre horloge biologique interne. Les noyaux de l'hypothalamus sont centraux dans ce processus, agissant comme le "chef d'orchestre" du rythme circadien.
  • Chez les patients dans le coma, il a été observé que le rythme circadien peut être altéré voire absent, ce qui est considéré comme une condition préalable à la sortie du coma. Cette recherche suggère l'importance du rythme circadien dans les processus de conscience et de récupération après des états comateux.
  • Alerte phasique
    La capacité d'un individu à améliorer instantanément et de manière généralisée sa performance en réponse à un signal avertisseur. Ce signal prépare l'individu à réagir de manière adéquate à l'apparition imminente d'un stimulus.
  • Attention soutenue
    La capacité à maintenir un niveau attentionnel suffisant pendant des périodes prolongées. Il s'agit de maintenir un niveau d'efficacité attentionnelle stable sur des périodes prolongées. Dans des situations nécessitant une attention soutenue, un rythme de traitement de l'information trop rapide peut entraîner une surcharge du système et une interruption de l'activité en cours.
  • Vigilance
    La capacité à maintenir un niveau d'attention suffisant pour détecter et réagir à des changements discrets dans l'environnement, souvent sur de longues périodes et dans des tâches monotones. Il s'agit de surveiller constamment l'apparition d'événements rares et pertinents, même lorsque ceux-ci sont peu fréquents voire inexistants.
  • Attention sélective
    Un aspect crucial de l'attention, qui consiste à se concentrer sur des éléments spécifiques tout en ignorant les distractions. Ce processus de sélection est fondamental dans la gestion des informations complexes et nombreuses auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement.
  • Un modèle classique de l'attention sélective est le modèle du filtre précoce, proposé par Broadbent en 1958. Selon ce modèle, notre système attentionnel agit comme un filtre pour sélectionner les informations pertinentes et inhiber les distractions, dès le début du traitement de l'information.
  • Braver et al. (2007) ont distingué entre un contrôle proactif, qui oriente l'attention en fonction des objectifs de manière soutenue, et un contrôle réactif, qui régule l'attention de manière instantanée en réponse à des informations conflictuelles.
  • Sélection attentionnelle
    Processus fondamental dans la gestion des informations complexes et nombreuses auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement
  • Modèle du filtre précoce
    Système attentionnel agit comme un filtre pour sélectionner les informations pertinentes et inhiber les distractions, dès le début du traitement de l'information
  • Contrôle attentionnel
    • Contrôle proactif (oriente l'attention en fonction des objectifs de manière soutenue)
    • Contrôle réactif (régule l'attention de manière instantanée en réponse à des informations conflictuelles)
  • Distractibilité
    Difficulté à maintenir l'attention sur une tâche en raison de stimuli distracteurs, pouvant entraîner une perte de contrôle interne
  • Évaluation de l'attention sélective
    1. Tâches de barrage (répondre uniquement à certains stimuli)
    2. Paradigme "go/no go" (réagir uniquement aux stimuli "go" et inhiber la réponse aux stimuli "no go")
    3. Effet Stroop (nommer la couleur de l'encre tout en ignorant le mot)
  • Réseaux attentionnels
    • Réseau attentionnel dorsal (focalisation contrôlée et liée à la tâche)
    • Réseau attentionnel ventral (réseaux attentionnels plus automatiques et liés au stimulus)
  • Flexibilité cognitive

    Capacité de déplacer et de réorienter constamment l'attention, ainsi que la souplesse avec laquelle ce contrôle est exercé
  • Évaluation de la flexibilité cognitive

    Tâches de "set shifting" (passage d'un type de registre mental ou d'opération cognitive à un autre)
  • Attention divisée
    • Monitoring ou traitement simultané de plusieurs sources d'informations
    • Réalisation conjointe de plusieurs tâches
  • Évaluation de l'attention divisée
    Test "Attention divisée" de la batterie TAP (traitement simultané d'informations visuelles et auditives)
  • Facteurs influençant la performance en attention divisée
    • Degré d'automatisation des tâches
    • Degré d'interférences réciproques entre les tâches
  • Évaluation de l'attention divisée
    Épreuves de "double tâche" (évaluation de la performance individuelle puis conjointe)
  • Troubles attentionnels observés dans les accidents vasculaires cérébraux
  • Troubles attentionnels observés dans les pathologies neurodégénératives corticales (maladie d'Alzheimer, démence à corps de Lewy)
  • Patients atteints de cette maladie
    Peuvent éprouver des difficultés à maintenir leur attention sur une tâche pendant de longues périodes, et ces fluctuations peuvent entraîner des fluctuations dans leur capacité à rester alertes et attentifs
  • Maladie d'Alzheimer
    Patients peuvent présenter des troubles de l'attention divisée, c'est-à-dire qu'ils peuvent avoir du mal à diviser leur attention entre plusieurs tâches simultanées
  • Ces troubles d'attention peuvent avoir un impact significatif sur la vie quotidienne des patients, affectant leur capacité à interagir socialement, à accomplir des tâches quotidiennes et à maintenir leur indépendance
  • Ils nécessitent souvent une prise en charge spécifique et des stratégies d'adaptation pour aider les patients à gérer leurs symptômes
  • Maladie de Parkinson
    Ralentissement de l'action est une caractéristique courante, même aux stades précoces de la maladie
  • Ce ralentissement de l'action n'est pas seulement limité aux mouvements moteurs, mais il peut également affecter les processus cognitifs et attentionnels
  • Ce ralentissement de l'action est également observé dans d'autres pathologies neurodégénératives sous-cortico-frontales, en plus de la maladie de Parkinson
  • Sclérose en plaques (SEP)
    Maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central, entraînant une variété de symptômes neurologiques, dont le ralentissement de l'action
  • Le ralentissement de l'action observé dans la SEP peut être attribué à divers mécanismes, notamment des lésions du système nerveux central, des altérations de la transmission des influx nerveux et des dysfonctionnements dans les circuits neuronaux impliqués dans le contrôle moteur
  • Le ralentissement de l'action chez les patients atteints de SEP est souvent associé à un trouble d'attention soutenue
  • Les traumatismes crâniens sévères peuvent entraîner un ralentissement de l'action ainsi que des troubles de la division de l'attention
  • Les encéphalopathies alcoolo-carentielles, qui résultent de la consommation excessive et prolongée d'alcool, sont également associées à un ralentissement de l'action