Problème central de nos sociétés contemporaines et l'un des objets d'étude les plus controversés de la théorie économique
Depuis les années 1980, le chômage de masse s'est installé en France (seulement 3x en dessous de 2 millions)
Le chômage reste une notion difficile à appréhender car elle recouvre des réalités multiples
La complexité du chômage implique différentes politiques de l'emploi qui se révèlent parfois contradictoires
Chômeur (selon le BIT)
Personne sans emploi, ayant cherché activement un emploi dans le mois précédent, et disponible pour pourvoir un emploi dans les quinze jours
Chômeur (selon France Travail)
Personne inscrite comme demandeur d'emploi en catégorie A, soit une personne sans emploi pendant le mois et en recherche active
Taux d'activité
Rapport entre la population active (qui a ou qui cherche un emploi) et la population en âge de travailler
Taux d'emploi
Rapport entre la population active occupée et la population en âge de travailler
Taux de chômage
Rapport entre le nombre de chômeurs (au sens du BIT) et de la population active
Le taux de chômage est d'autant plus élevé que l'écart entre le taux d'emploi et le taux d'activité est grand
Halo du chômage
Personnes non disponibles pour pourvoir un emploi et/ou ne recherchant plus activement un emploi, considérées comme inactives
Sous-emploi
Situation d'une personne ayant un emploi à temps partiel et qui souhaite travailler davantage
En cumulant le chômage au sens du BIT, le halo du chômage et le sous-emploi, l'INSEE considère que le chômage au sens large touche 5,7 millions de personnes en 2022
Rigidités institutionnelles
Institutions constituant des rigidités empêchant l'autorégulation du marché du travail, comme le SMIC ou les règles de protection de l'emploi
Chômage d'appariement ou d'inadéquation
Difficultés à mettre en relation l'offre et la demande de travail, dues à des barrières géographiques ou professionnelles
Asymétries d'information
Risques de sélection adverse et d'aléa moral auxquels sont exposés les employeurs, les amenant à proposer un salaire d'efficience plus élevé
Chômage conjoncturel
Chômage lié aux fluctuations économiques (expansion ou récession)
Tir au flanc
Comportement du salarié une fois embauché en l'absence de contrôle
Tir au flanc
Baisse de la productivité pour l'entreprise
Salaire d'efficience
Salaire supérieur au salaire d'équilibre du marché proposé par l'employeur
Salaire d'efficience
Attire les meilleurs candidats, les fidélise et les motive à travailler
Provoque un déséquilibre sur le marché du travail et est ainsi source de chômage structurel
Chômage néokeynésien
Chômage involontaire car certains étaient prêts à travailler au salaire d'équilibre
Chômage conjoncturel
Chômage dû aux fluctuations économiques
Relation entre croissance et chômage
1. Mouvements d'accélération ou de ralentissement de la croissance
2. Entrepreneurs fixent leur demande de travail en fonction de leur niveau de production qui dépend de la demande anticipée
3. Anticipations négatives des entrepreneurs Baisse de la production Baisse de la demande de travail Hausse du chômage Baisse des revenus salariaux Baisse de la demande (boucle)
Chocs économiques entraînant un chômage conjoncturel
Choc pétrolier de 1975 : Hausse des coûts de production Baisse des profits Baisse de l'investissement Baisse de la production et de l'emploi Hausse du chômage
Crise des subprimes de 2009 : Faillites d'entreprises Hausse du chômage Destruction de revenus Baisse de la consommation Baisse de la production et de l'emploi Hausse du chômage
Quel que soit le choc, on passe toujours par le canal de la demande, investissement ou consommation
Le chômage conjoncturel peut alimenter le chômage structurel s'il dure car les chômeurs perdent en employabilité
Origines du chômage
Chômage keynésien : insuffisance de la demande globale
Chômage classique : règles de protection de l'emploi
Chômage néokeynésien : salaire d'efficience
Chômage d'appariement : inadéquations spatiales ou de qualification
Politiques de relance
1. Soutien de la demande globale (consommation et investissement)
2. Utilisation du budget et de la monnaie par les États
Plan "France relance" de 2020-2022
Relance budgétaire de 100 milliards d'€
Centrée sur l'investissement
Peu de soutien à la consommation
Plan un peu tardif et plus structurel que conjoncturel
Les politiques de relance n'ont pas d'effet sur le chômage structurel et peuvent échouer dans certains cas
Allégement du coût du travail
Baisse du coût du travail (salaire brut + cotisations patronales) pour lutter contre le chômage structurel
Allégement du coût du travail
Effet de substitution : baisse du coût relatif du travail incite les entreprises à utiliser davantage de travail
Effet de richesse : baisse de prix et/ou hausse des profits augmente l'investissement, la production et l'emploi
Allégement du coût du travail en France
Baisse des cotisations patronales depuis 1993, notamment avec le CICE
Effets négatifs de l'allégement des charges : baisse des ressources pour la Sécurité sociale, "smicardisation" des travailleurs, substitution d'emplois moins qualifiés
Flexibilisation du marché du travail
Développer la flexibilité du travail pour permettre aux entreprises d'ajuster l'emploi à l'activité
Types de flexibilité
Flexibilité interne quantitative
Flexibilité interne qualitative
Flexibilité externe quantitative
Flexibilité externe qualitative
Flexibilité à la française
Légalisation des emplois précaires en 1972, annualisation du temps de travail en 2000, baisse des charges sur les heures supplémentaires en 2007
Lois Travail de 2016-2017 : rupture conventionnelle collective, plafonnement des indemnités de licenciements, accords de performance collective
Limites de la flexibilisation : volatilité du chômage conjoncturel, paupérisation du salariat, développement du "travailleur pauvre"
Politiques de formation
Lutter contre le chômage d'inadéquation en rendant les chômeurs plus productifs et employables