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  • Dans la seconde moitié du XIXe siècle, on assiste à un changement quantitatif au niveau des flux économiques, avec un trafic international de marchandises s’accélérant en volume et impliquant davantage de pays, y compris ceux restés jusqu’alors en marge des échanges.
  • En 1913, 86 % des investissements sont concentrés dans le monde caraïbe,
    Cuba (plantations tropicales) et le Mexique (pétrole mais aussi industries de transformation) en détenant
    les 4/5e10.
  • L’exportation de capitaux est l’innovation fondamentale de la seconde moitié du XIXe siècle, avec la valeur des investissements bruts à l’étranger passant de 1,6 milliard de dollars en 1840 à 9 milliards en 1870, 28 milliards en 1900 et 44 milliards en 1913, dont les deux tiers à l’actif du RU et de la France.
  • La modernisation des structures bancaires ainsi que les progrès des télécommunications ont largement contribué à améliorer la circulation des capitaux, qui est allée de pair avec l’extension géographique des flux financiers.
  • Lorsque s’enclenche la deuxième révolution industrielle, l’interdépendance des économies nationales se renforce à un rythme accéléré, et la prise de conscience que leur sort peut être lié à des évènements qui se déroulent dans des contrées parfois éloignées se répand rapidement, tout particulièrement lors de la crise argentine de 1890 et lors du krach de Wall Street à New York en octobre 1929.
  • Le système monétaire international (SMI), fondé jusqu’en 1914 sur l’étalon-or, constitue un pilier de l’intégration renforcée de nouvelles régions du monde dans les circuits économiques.
  • Un SMI désigne la combinaison d’un système de changes et d’un étalon monétaire international, c’est-à-dire une monnaie internationale (or, livre sterling, dollar, etc.).
  • Les choix de banquiers qui recherchent de meilleurs rendements à l'étranger ont probablement pesé dans des proportions variables suivant les pays concernés et les aléas de la conjoncture économique européenne et mondiale.
  • Les motivations des épargnants individuels et des investisseurs privés sont liées à l'essor fulgurant des transferts de capitaux, qui procède du développement des pays européens qui font la course en tête.
  • Les capitaux excédentaires s'investissent de façon préférentielle dans des pays neufs, où la rentabilité est provisoirement forte.
  • Les employés chinois placés sous la direction des entreprises étrangères sont responsables de l'honnêteté des transactions avec les banques chinoises.
  • Pour les chercheurs anglo-saxons O'Rourke et Williamson, les mouvements de capitaux après 1850 ont trois origines sur le long terme : la diminution des rendements du capital dans les économies de départ, l'important besoin d'investissement dans les pays neufs, la faiblesse relative de l'épargne dans ces pays neufs à population particulièrement jeune.
  • Les marxistes ont vu dans l'exportation de capital l'expression de l'état de "pourrissement" du capitalisme, car le phénomène atteste d'après eux la présence d'un excédent de capital européen qui ne parvient plus en période de crise à trouver de profits suffisamment valorisants sur le continent.
  • Les économistes de l'époque ont expliqué le phénomène des transferts de capitaux en avançant la thèse de la supériorité des rendements des placements effectués à l'étranger sur ceux de la métropole.
  • L'accroissement de leur produit national a permis de dégager des sommes d'épargne de plus en plus élevées : 13 à 15 % du produit annuel au début du XXe siècle.
  • Le rôle du SMI est d’assurer le bon fonctionnement du commerce international dans un monde d’États-nations avec des monnaies différentes.
  • L’étalon-or a été progressivement abandonné au niveau mondial entre les années 1880 et le milieu des années 1930, et son effondrement a été causé par la Grande Dépression.
  • Il est difficile de parler de « globalisation financière » au sens où il existerait une parfaite mobilité des capitaux au plan mondial.
  • Monétaire ce qui a rapport avec les moyens de paiement, la conservation de leur valeur et de leur échange.
  • En 1913, les investissements britanniques à l’étranger se répartissaient pour 58 % dans les transports, contre 10 % respectivement dans les mines, les plantations, les industries, le solde concernant des services variés.
  • La plus grande partie des capitaux investis à l’étranger n’est pas allée à l’industrie mais au financement d’infrastructures de transport, qui constituent un relais de croissance économique pour les compagnies et industries lourdes du vieux continent à un moment où la railwaymania tendait à s’émousser en Europe.
  • Les exportations de capitaux ont été un facteur déterminant de la mise en réseau du monde, telle que décrite dans le premier chapitre.
  • Les banques commerciales, comme le Crédit Lyonnais en France, dirigeaient leur capital vers l’étranger, au premier rang desquelles le Crédit Lyonnais en France.
  • Les banques jugeaient les placements à l’étranger plus prometteurs en termes de profits, tout particulièrement là où un nouveau système productif était en train d’émerger, comme exposées dans les thèses d’Arrighi et Silver.
  • La Société générale de Belgique, fondée en 1822, jouait un rôle équivalent dans le drainage de l’épargne belge vers l’étranger.
  • Les capitaux de la Société générale de Belgique ont servi à construire de nouvelles lignes ferroviaires au Mexique, en Argentine, en Chine et en Russie à la fin du siècle.
  • A la fin du XIXe siècle, après la guerre des Boers, l’Afrique du Sud était le principal emprunteur de Londres, en particulier pour l’exploitation de ses mines d’or et de diamant, où 85 % du capital des sociétés minières appartiennent à des Britanniques.
  • Une partie importante des investissements et placements européens hors du continent avait pour destination les anciennes colonies de peuplement et les autres dominions de la couronne britannique, comme les Etats-Unis, le Canada, l’Argentine, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
  • L’exportation de capitaux obéit à des nécessités économiques, permettant aux pays émetteurs de prendre le contrôle des sources d’approvisionnement en matières premières et de créer des moyens de transport pour les acheminer.
  • Les pays exportateurs de capitaux étaient également en quête de débouchés pour leurs industries, notamment en période dépressive, ce qui traduit la répartition sectorielle des investissements européens à l’étranger pendant la Grande Dépression des années 1873-1896.
  • Financier ce qui est en rapport avec le financement, autrement dit l’utilisation et l’affectation des moyens de paiement à des utilisations définitives et aussi ce qui concerne le marché des capitaux à court et long terme.
  • A des degrés divers, ces pays ont réorienté leurs productions en fonction de besoins externes, ce qui a généré une très forte dépendance vis-à-vis de l’étranger, et une assignation unilatérale dans la DIT.
  • Pour assurer les nouveaux échanges, une sorte de bourgeoisie compradore qui adhère aux valeurs culturelles européennes se met en place dans les sociétés autochtones pour servir d’intermédiaire avec les commerçants européens.
  • Jürgen Osterhammel, La Transformation du monde : Une histoire globale du XIXe siècle, trad de l’allemand par Hugues Van Besien, Paris, Nouveau monde éditions, 2017, p 1001.
  • L’Inde, entièrement soumise à la domination britannique à partir de 1820, passe du statut de pays exportateur de cotonnades à celui d’importateur en 1830, tandis que l’Angleterre encourage le développement de cultures d’exportation : thé (Darjeeling, Assam), café, jute, opium, coton brut, à destination des fabriques anglaises.
  • Jacques Adda, La mondialisation de l’économie : De la genèse à la crise, Paris, La Découverte, coll « Grands repères manuels », 8ème éd revue et augmentée, 2012, p 7.
  • Nous renvoyons à la partie « Le développement industriel du Japon », dans le chapitre 3 portant sur l’évolution des puissances industrielles.
  • La constitution d’une propriété coloniale capitaliste de grands propriétaires s’ajoute à la crise des artisanats locaux et à l’extension du salariat, tandis que se mettent en place de nouvelles hiérarchies fondées sur le revenu et l’éducation.
  • Les cultures vivrières reculent au profit de productions à finalité industrielle ou d’exportation.
  • Les conséquences de l’exportation massive de capitaux se lisent aussi dans les bouleversements qui affectent en profondeur les sociétés indigènes.