sécurité et gestion

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  • Toute action de soin comporte un risque de complication : c’est le risque iatrogène. En effet, le soin est réalisé par des humains, or les humains sont faillibles par définition.
  • La réalisation du risque est un EIAS. On le qualifie de grave (EIG) s'il entraine des conséquences pour la sécurité du patient.
  • EIAS : événement défavorable pour le patient consécutif aux stratégies et actes de diagnostic, de traitement, de prévention ou de réhabilitation. (Ex : attraper rougeole dû au voisin chambre). Il ne s’agit donc pas que de curatif, le soin est plus large que ça.
  • EIG : EI à l'origine d'une hospitalisation ou d'une prolongation de l'hospitalisation d'au moins un jour, d'un handicap ou d'une incapacité à la fin de l'hospitalisation, ou associé à une menace vitale ou au décès.
  • EI évitable : EI qui ne serait pas survenu si les soins avaient été conformes à la prise en charge considérée comme satisfaisante au moment de l'événement.
  • Des organismes (l’HAS par exemple) proposent des procédures & recommandations pour la prise en charge des patients qui doivent être respectées par les professionnels.
  • Les EI évitables sont donc « moins pardonnables » puisqu’ils ne seraient pas survenus si toutes les règles et tous les protocoles avaient été respectés.
  • L’enquête nationale sur les EI liés aux soins (ENEIS) permet :
    Estimer l’incidence des EIG observés en milieu hospitalier
    Estimer la gravité et la part évitable de ces événements
    • Décrire les causes immédiates de survenue de ces événements liés aux soins.
  • En 2019, la fréquence des EIG survenus pendant l’hospitalisation est :
    • De 4,4 EIG pour 1000 jours d’hospitalisation (9 en chirurgie et 5 en médecine) Soit environ 4 EIG par mois dans un service de 30 lits. A l’hôpital, environ tous les services font 30 lits ce qui fait 1 EIG par semaine dans chaque service. Il y a une diminution des EIG depuis 2009.
  • Les EIG ne sont pas forcément liés à une faute professionnelle, mais à des complications de soins. Tous les patients n'ont pas le même risque de complication en fonction de leurs antécédents
  • L’aviation est le pionnier de la gestion des risques pour éviter les accidents. Dans les soins, il est complexe de limiter les accidents car il y a beaucoup plus d’aléas liés à l’humain.
  • Selon James Reason, l'erreur est indissociable de l'activité humaine, les systèmes doivent se
    protéger des faiblesses individuelles par la mise en place de défenses ou barrières de
    sécurité.
  • l'idée de james reason est schématisée par le modèle du « fromage suisse » qui montre que la trajectoire d'un EI passe
    par la conjonction de multiples défaillances humaines.
  • Ces erreurs humaines, ou causes immédiates d'un accident, sont rendues possibles par des causes latentes :
    • Des défauts de l'organisation (l'hôpital ou le système de soins)
    • L’absence ou la défaillance de barrières de sécurité (au niveau local)
  • les facteurs organisationnels sont les causes latentes des EIAS évitables.
  • L'approche systémique de james Reason consiste à analyser en profondeur chaque EI pour identifier puis corriger les causes latentes de l'erreur.
  • devant un accident iatrogène, il faut s'attacher à rechercher les facteurs organisationnels
  • on peut trouver des faiblesses dans le processus de recrutement, de contrôle des compétences ou encore de la formation continue.C'est en identifiant et en corrigeant ces causes latentes qu'on ↑ la sécurité du système.
  • Gestion réactive, ou prévention a posteriori, consiste à identifier et investiguer les EI
  • Gestion proactive ou prévention a priori tend à repérer le risque et à agir avant que ne survienne un EI.
  • Prévention a posteriori (identifier les EI ) : Dispositif de signalement doit être opérationnel + culture de sécurité ==>Il ne faut pas voir l’EI sous un caractère fautif.+Les plaintes et réclamations adressées par les patients + mettre en place des indicateurs fondés sur le recensement d'événements «sentinelles» + si l'incidence parait trop élevé ( p/r au niveau national ) ou augmente il faut en trouver la raison et renforcer les mesures de prévention + revues systématiques de dossiers
  • prévention a postériori ( analyser les EI ) : méthode ALARM. + reconstituer la chronologie de l'événement et identifier la ou les erreurs
    commises.+ recherche systématiquement dans les circonstances de survenue, les facteurs qui ont contribué à l'erreur.
  • facteurs sont recherchés dans :
    • Environnement du travail
    • Organisation du service et de l'établissement
    • Fonctionnement de l'équipe
    Caractéristiques et le comportement du patient.
  • L'analyse de l'événement doit conduire à proposer des solutions pour réduire le risque de récidive.
  • La correction des causes latentes des erreurs peut passer par toutes sortes d'actions telles que :
    Formation continue des professionnels .
    Rédaction de procédures ou protocoles .
    Modification de locaux,
  • mettre en place des barrières de sécurité qui créent un obstacle à l'erreur. Ces barrières peuvent être physiques : ce sont les détrompeurs qui rendent impossibles certaines connexions.
  • Les barrières peuvent aussi être des points de vérification à l'aide d'une liste de contrôle . Ainsi, la check-list du bloc opératoire permet de vérifier des éléments de sécurité de l'acte opératoire avant, pendant et après l'intervention.
  • la check list Permet notamment de vérifier que c’est le bon patient et opéré du bon côté (1 erreur de côté / 13 jours en 2022).
  • Prévention a priori : s'agit d'examiner le système pour en identifier les points faibles et les éléments non conformes susceptibles de générer une erreur.
  • L'examen méthodique d'un processus consiste :
    • D'abord à le décomposer en étapes et tâches élémentaires, en identifiant à chaque étape les professionnels concernés
    • Puis on cherche à chaque étape quels dysfonctionnements pourraient se produire et contribuer à un accident
    • Il convient ensuite de proposer des solutions pour réduire ces défaillances potentielles et obtenir un processus plus sûr.
  • L'analyse de processus peut se faire en particulier dans le cadre de «visites de risque».
  • les méthodes conduisent à identifier de nombreux risques qui ne peuvent pas tous être traités à la fois. Il faut donc les classer en risques acceptables ou inacceptables (hiérarchisation des risques). Cela peut se faire selon 2 types de critères : la fréquence et la gravité estimées
    par les professionnels.
  • Ce qui est le plus souvent utilisé est la combinaison des 2 critères, qui
    permet la définition de 3 zones de criticité :
    • Risques à traiter en priorité
    • Risques à surveiller
    • Risques acceptables en l'état.
  • pour un service d'anesthésie :
    • L'accueil au bloc opératoire par une équipe différente de celle qui opérera le patient fait partie des risques à traiter en priorité
    • L'accueil de patients obèses des risques à surveiller
    • Transfert entre lit et brancard des risques acceptables en l'état
  • Le respect des normes réglementaires et professionnelles est aussi un moyen de limiter les risques. Ces normes sont généralement fondées sur des expériences passées ou des connaissances a priori des risques.
  • le contrôle des conformités des normes relève de :
    Évaluation des pratiques professionnelles
    Inspection par les autorités compétentes
  • Les dispositifs de gestion de la sécurité des soins s'organisent sur 3 niveaux :
    Au niveau d'un service
    D’un établissement de santé
    Ou d'une Nation
  • Certains des dispositifs de gestion de la sécurité des soins sont génériques, s'intéressant à tous les types de risque pouvant
    survenir dans le processus de soins, d'autres sont spécifiques d'un domaine de risque
  • au niveau du service C'est là que se réalisent les risques iatrogènes et que surviennent la plupart des EIAS. Les équipes de soins doivent identifier ces risques liés à la prise en charge des patients et les
    déclarer afin qu'ils puissent être analysés et traités.
  • Au niveau d'une équipe ou d'un service, les risques cliniques peuvent être gérés par:
    • Comité de Retour d‘EXpérience (CREX)
    • Revue de Mortalité et Morbidité (RMM)
    • Ou par le suivi d'indicateurs fondés sur le recensement d'événements sentinelles.