RSS rencontre singuliére

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  • Le corps a une place particulière dans la relation de soin. Pour faire un diagnostic, on entre dans la sphère privée, corporelle du patient.
  • les différentes sphéres : Sphère intime <0,5 m
    Sphère personnelle : 0,501,20 m
    Sphère sociale : 1,20-3,60 m Sphère publique : >3,60m
  • Quand on parle de corps et qu’on analyse un corps, on n’est ni dans une sphère sociale classique, ni familiale, ni personnelle.Si on franchit la distance de la sphère sociale, on est en dehors des conventions et le patient peut sentir un malaise ou ne pas se sentir respecté.
  • Quand on a le patient face à nous, on commence dans la sphère sociale ensuite on met des distances et on pénètre ensuite dans la
    sphère intime du patient.Le fait de toucher c’est entrer dans l’intimité et la corporéité du patient, c’est entrer dans un lieu privilégié qui peut être considéré comme le lieu “sanctuaire”
  • Quand on parle d’intimité, il faut se rendre compte de ce que cela représente :
    « C’est le superlatif d’un mot latin, interior, qui peut signifier : existant de plus intérieur ,On parle aussi de « toilette intime », pour
    désigner celle que l’on dérobe aux regards. mais on peut aussi dire que l'intimité est celle de la conscience dans ce premier sens l'intimité renvoie a ce qui est invisible, impénétrable et qui fonde le sentiment immédiat de son individualité propre. ».
  • Dans la notion d’intimité on prend en compte la corporéité (comme la toilette intime) mais aussi le for intérieur, la conscience.
  • La dialogue, la face d’entretien, particulièrement en psychologie, va être aussi une infraction de intimité de l'autre
  • Il existe un dernier sens du terme “intimité”, c’est tout ce qui touche la vie privée au sens large, ce sens découle des 2 premiers : à la fois de la proximité corporelle et du champ de la conscience et du for intérieur.
  • Cette sphère privée est souvent cachée aux autres : le « jardin secret » n’est pas un jardin public. Les grands événements de la vie qui touchent au sexe et à la mort, comme le mariage ou les funérailles, peuvent être célébrés « dans la plus stricte intimité »
  • Le colloque singulier c’est l’image classique qu'on peut avoir de la relation entre le soignant et le soigné , Il correspond donc à l’image que l’on a de l’entretien médical dans chaque spécialité
  • la relation RSS n’a pas toujours été la relation archétypale Mais il existe des textes fondamentaux à l’heure actuelle (OMS en 2018 et WONCA en 2011), sur les soins primaires et la place du médecin généraliste comme pivot de la santé du soigné.
  • relation du colloque singulier devient le pivot et le fondement du soin et donc devient le modèle architectonique pour tout autre type de relation.
  • La relation soignant-soigné est un lieu de socialisation entre les deux, on se rencontre, on finit par se connaître Il y a une confiance qui doit s’installer dans cette rencontre, cette confiance découle de la relation
    contractuelle qui lie le soignant et le soigné. Ce contrat est socialement réglé par les différents représentants des corps de métier et par les représentants de patients.Cela permet aux patients d’avoir confiance en leur médecin car ils savent que celui-ci doit respecter des règles déontologiques et avoir une réflexion éthique.
  • les différents modèles de relations au sein de ce colloque :
    Modèle paternaliste
    Modèle libéral ou libertaire
    • Modèle partenarial
  • Hermès → messager des dieux qui était là pour donner un message, une explication
    Herméneutique → compréhension de la signification et des enjeux de ce qui a été dit ou écrit
  • la démarche clinicienne consiste à faire émerger du sens en se faisant l’interprète du symptôme. Le patient n’a pas toujours conscience de ce que signifie son symptôme, c’est-à-dire de sa portée symbolique
  • Dans la clinique, Les symptômes sont l’occasion pour le médecin de se réfugier dans sa spécialité, de ne centrer que sur les symptômes alors que parfois ils ont une multitude de significations.un symptôme doit être interprété sur le plan psychologique autant que sur le plan physique.
  • Il existe plusieurs asymétries dans la RSS :
    Asymétrie des connaissances
    Asymétrie d’autonomie
    • Asymétrie de puissance d’action
  • asymétrie de demande : Les patients ont des demandes, mais les médecins ont aussi des demandes envers les patients.
  • Dans la demande du soignant, par exemple l'argent , On peut aussi citer les exemples du chirurgien qui consulte pour recruter des patients à opérer, le médecin qui consulte pour inclure des sujets d’études. Ceci induit un risque de mercantilisme et de liens d’intérêts.
  • La demande du soigné n’est pas forcément évidente, On peut avoir une demande sur un symptôme et si on ne dégage pas les choses qui créent le symptôme en dehors d’un dérèglement physiologique, on peut passer à côté de quelque chose pour notre patient.On peut aussi avoir une demande qui n’émane pas du patient lui-même, elle peut venir de l’entourage ou du juge La demande peut être très subtile et est à remettre dans son contexte, le patient vient avec sa
    vie et ses affluences extérieures.
  • La demande du patient peut être :
    Explicite (sur quelque chose de simple) +Implicite +Latente
  • La demande latente :
    • Le patient n’est pas complètement conscient de ce qu’il demande parce qu’il a une pathologie ou un mouvement psychologique particulier ou la demande n’est pas expliquée comme telle parce qu’il y a un enjeu derrière qu’on ne nous dit pas
  • La demande latente, sert à instrumentaliser le corps médical pour une revendication financière de compensation, il faut bien se rappeler de ça en tant que médecin.
  • Asymétrie de connaissances:
    Selon le modèle paternaliste, le médecin est sachant et le patient est ignorant. Progressivement, les modèles ont évolué, le patient connaît son vécu de la maladie, il s’informe, il a une vraie expérience sur l’impact social avec sa pathologie.
  • Il y a 2 excès à éviter pour le soignant :
    • La sur-connaissance + La sous-connaissance
  • La sur-connaissance : le soignant peut se retrouver dans des situations délicates car il a un certain nombre d’informations sur le patient, qui ne sait pas que le médecin est au courant. On peut avoir des infos via d’autres canaux et cela peut biaiser la relation
    (ex : alcoolisme).
  • La sous-connaissance : on peut avoir une sous information en tant que soignant, il faut bien comprendre que les patients peuvent mentir, cacher volontairement des infos, tromper, voiler ou laisser dans le flou les soignants.
  • l'asymétrie d'autonomie a 3 modéles : Modèle paternaliste + modéle informatif + modéle délibératif
  • Modèle paternaliste :
    Le médecin et l’agir vs le patient et le pâtir
    • Le médecin sait quoi faire, le patient se laisse faire
  • Modèle informatif :
    Le médecin donne l’information ; le patient décide
    • Le médecin réagit à cette décision, le patient garde les commandes
  • Modèle délibératif :
    • La co-décision et la décision partagée
  • Paul Ricoeur (philosophe français du XXe siècle, très connu pour l’éthique) : Il décrit le concept du “JE-TU-Il” dans un de ces articles.
    • Je : nous même
    • Tu : la personne face à nous
    • Il : tout le versant institutionnel, législatif, qui fait que la relation “Je-Tu” est tout le temps contrebalancé par des contre-pouvoirs.
  • La RSS au singulier est toujours à inclure dans la RSS au pluriel, grâce au cadre législatif. Ce modèle vaut pour la morale au sens large qui est inclue dans l’éthique des soins, Ricoeurnen parle avec ce qu’on appelle le “tiers extérieur'' (personne morale, ou institution qui régule
    les relations).
  • Bernard Williams (philosophe anglais de la fin du XXe) :
    « L'interrogation de la pensée éthique se déplace d'une réflexion sur ses fondements philosophiques à une réflexion sur le rapport que l'individu éthique entretient avec la société à laquelle il appartient, une société qui non seulement fournit la situation dans laquelle il vivra la
    réponse apportée à la question de Socrate, mais qui, en outre, l'a instruit dans la culture qui le dispose à donner à la question un type de réponse plutôt qu'un autre ».
  • Bernard Williams développe le fait que, dans chaque société, on a des questions éthiques (éthique de santé, éthique des relations) et un contexte qui fait que telle ou telle problématique va ressortir. Pour lui, les problèmes éthiques sont très contextualisés.
  • Asymétrie de puissance d’action : La puissance du patient consiste à la fois à dissimuler les choses, ses enjeux, ses intérêts et
    éventuellement mentir. Il a la possibilité de ne pas respecter l’ordonnance qu’on lui a prescrit, de ne pas être observant. On estime à 53% environ les ordonnances qui sont suivies.
  • L'état de santé participe à la construction de la personnalité et fait partie de l'identité
  • les reactions des soignants : les peurs +La violence du soin + Érotisation du soin
  • Les peurs dépendent du tempérament de la personne et peuvent être de différentes natures :
    Peur de la non-maîtrise, de l’échec (le non visible comme non maîtrise)
    Peur de la folie, cela peut nous mettre mal à l’aise
    Peur de la mort (de la nôtre ou traumatisme (premier mort))
    • Peur de sa propre histoire