En 1986, dans l’ouvrage collaboratif Les lieux de mémoire qu’il dirige, l’historien PierreNora écrit :
« Le patrimoine a explosé dans tous les sens […]. On est passés d’un patrimoine étatique et national à un patrimoine de type social et communautaire où se déchiffre une identité de groupe : et donc d’un patrimoine hérité à un patrimoine revendiqué."
Aujourd'hui, le patrimoine est une constructionsociale : il rassemble des hommes et des femmes, à diverses échelles (locale, régionale, nationale, mondiale) qui se reconnaissent autour d'un bien, d'une pratique.
Le patrimoine devient un fondement de l'identité collective et est désormais revendiqué comme tel.
A la fin du XXème siècle, le patrimoine a eu un engouement important et une forte extension (tout-patrimoine). Il prend une place grandissante notamment dans le monde occidentale.
Le patrimoine traverse une crise de ses propres valeurs, dans le contexte de mondialisation et de transformation accélérée qui l'accompagnent.
Dans un processus de réaction, le patrimoine devient un lieu de refuge qui enracine, qui permet aux groupes humains d'ancrer leur identité.
Ainsi le patrimoine, qui n'était longtemps que culturel (artistique, historique, religieux) peut aussi être sociale et politique incarnant une histoire collective et des valeurs associés qu'il va matérialisé.
Usage social du patrimoine : utilisation par un Etat du patrimoine national comme vecteur de cohésionsociale, d'unité nationale… (en faisant la promotion, volet éducatif).
Usage politique du patrimoine : utilisation du patrimoine d'un point de vue politique comme instrument (partenariats, commerce). Cette utilisation montre la capacité d'influence d'un Etat : son soft power.