Défauts de la mise en place ou du maintien de la tolérance au soi du système immunitaire. Notre système immunitaire s'attaque à nous-même dû à un défaut de certaines de ses fonctions.
Maladies auto-immunes (MAI)
Anomalies de l'immunité adaptative où les LT et LB reconnaissent spécifiquement des Ag du soi, entraînant une réponse immune contre soi-même.
La réponse auto-immune était longtemps considérée comme très rare, mais en réalité on peut tous réaliser des réponses auto-immunes qui sont normalement inhibées.
Les maladies auto-immunes représentent 5 à 10% de la population générale et sont la 3ème cause de morbi-mortalité après les maladies cardiovasculaires et les tumeurs.
Types de maladies auto-immunes
Maladies spécifiques d'organes
Maladies non spécifiques d'organes (systémiques)
Pathogénicité des auto-anticorps
Induction d'une cytolyse, modification de la fonctionnalité de l'antigène cible, formation de complexes immuns
Auto-anticorps pathogènes
Ac anti-récepteur TSH (maladie de Basedow)
Ac anti-récepteur acétylcholine (myasthénie)
Auto-antigènes
Antigènes spécifiques d'organes
Antigènes ubiquitaires
La plupart des maladies auto-immunes s'accompagnent d'une destruction tissulaire et d'une inflammation associée.
Diagnostic des maladies auto-immunes
Mise en évidence d'auto-anticorps par immunofluorescence
Lymphocytes T (LT)
LT CD4 auxiliaires/helper activés de façon exagérée (Th1, Th17)
LT CD8 cytotoxiques
crinopathies
peu de diabète de type 1
Gène AIRE
protéine AIRE
Expression de protéines ectopiques dans les cellules épithéliales thymiques
Ces protéines sont présentées aux thymocytes afin de détruire les lymphocytes auto-immuns
AIRE
Joue un rôle fondamental dans la tolérance centrale : impliquée dans la délétion clonale et donc la sélection négative des LT reconnaissant un Ag du soi
Si on n'a pas la protéine AIRE, les LT échappent à une étape de régulation importante. On se retrouve avec beaucoup trop de LT auto-réactifs allant en périphérie alors que les mécanismes de tolérance périphérique sont insuffisants pour les éliminer
Tous les mécanismes de tolérance sont donc nécessaires, l'un ne sera pas suffisant sans l'autre
AIRE
Code pour un facteur de transcription exprimé par les cellules épithéliales thymiques de la jonction cortico-médullaire du thymus. Elle active l'expression de protéines ectopiques qui vont permettre la sélection négative
Les cellules épithéliales thymiques vont exprimer tous les Ag du soi et si l'un d'eux est reconnu par un LT, celui-ci subit la délétion clonale
Certains LT vont échapper à cettesélection et d'autres reconnaissant bien le soi vont pouvoir devenir des LT régulateurs en fonction de leur patrimoine génétique
ALPS (Auto-immune lymphoproliferative syndrome)
Anomalies d'AICD (Mort cellulaire induite par l'activation) dépendant de la voie de signalisation FAS/FASL
Manifestations auto-immunes : cytopénies auto-immunes (Anémie hémolytique avec +/- des dysérythropoïèse, Thrombopénie, Neutropénie)
La voie FAS/FASL entraine l'apoptose des cellules activées par une voie de signalisation avec de nombreuses molécules qui peuvent chacune être altérées
Classification des ALPS
ALPS Ia : mutation de Fas
ALPS Ib : mutation de FasL
ALPS II : mutation de caspases 8 ou 10
ALPS III : causes inconnues
CTLA4
Molécule inhibitrice qui va empêcher les CPA de co-activer
Chez les souris CTLA4 KO : syndrome lymphoprilifératif, myocardite, pancréatite, vascularite, atteintes pulmonaires…
Chez l'homme, il existe des mutations hétérozygotes de CTLA4 qui provoquent des MAI (avec atteintes pulmonaires, du tube digestif…) hypogammaglobulinémie (peu d'Ac) + auto-immunité
La présentation clinique de CTLA4 est très différente de celle d'APECED et de l'ALPS. Ces mécanismes se complètent, ils sont tous indispensables. La tolérance de certains organes est sous la dépendance de mécanismes spécifiques
PD1/PDL1
Révolution dans la prise en charge des cancers : on réactive le système immunitaire via des Ac bloquant PD1/PDL1. Fonctionne aussi pour augmenter les réponses antivirales
Les mécanismes du maintien de la tolérance sont multiples
Une altération dans chacun des mécanismes de tolérance peut aboutir à des syndromes auto-immuns systémiques (tous les mécanismes sont importants, différent et nécessaire)
Modèles animaux ou maladies monogéniques rares (la génétique n'explique pas toutes les MAI)
Ces anomalies n'expliquent qu'une infime partie des MAI humaines
Il existe des facteurs de prédisposition aux MAI
Certaines MAI sont
Monogéniques
Polygéniques (association de prédispositions sur plusieurs gènes)
On transfert un risque ce qui explique des taux de concordance élevés chez les jumeaux monozygotes
Prévalences variables entre les ethnies
Gènes des molécules du CMH
Influencent la sélection positive ou négative de certains clones auto-réactifs au niveau du thymus (tolérance centrale)
Ont différentes capacités à présenter certains auto-antigènes aux LT (tolérance périphérique)
Autres gènes impliqués dans les MAI multigéniques
Gènes codant pour certaines fractions du complément (C2, C4, C1q)
Polymorphisme de gènes codant des récepteurs au fragment Fc des Ig, des cytokines (Polymorphismes TNF a, IL 1 a, IL-4, IL-10) et de leurs récepteurs (CD25 : R alpha IL-2)
MAI monogéniques
APECED : mutation du gène AIRE, anomalie de la sélection négative thymique
IPEX : mutation du gène FOXP3, déficit en cellules T régulatrices
ALPS : mutation du gène FAS, anomalie de l'apoptose