1eres interactions sociales et dév socio-affectif de 0-2 ans

Cards (21)

  • Méthodes d'étude
    • Intérêt pour les interaction dyadiques (2 personnes) en face-à-face (pas d'autres but qu'elles-mêmes, ne portent pas sur des objets)
    • Méthodes d'observations (cliniques, dans les milieux de vie)
    • Utilisation d'éthogrammes en éthologie
    • Constructions de grilles d'observations
    • Des échelles ou de questionnaires de développement
    • Méthode expérimentale : perturbations du déroulement ordinaire des interactions
  • Approche éthologique du comportement de l'enfant
    • Étude qui s'est inspirée des méthodes de la zoologie et l'éthologie animale
    • Observations des enfants dans leurs milieux de vie naturels (crèche, domicile, terrain de jeux…)
    • Techniques d'enregistrement plus ou moins sophistiquées, selon les moyens et autorisations à obtenir (ex: papier crayon, photographie, vidéo couplée avec un ordinateur pour l'analyse)
    • Descriptions objectives de comportements qui ont donné lieu à des catalogues des plus petites unités comportementales définissables pour les enfants
  • Exemples traduits de Mc Grew (1972)

    • Le visage neutre
    • Le sourire
    • Le froncement de sourcil
  • Observation et analyse
    1. Les unités comportementales ou ensembles formant des partons peuvent ensuite être retenus pour établir des grilles d'observations
    2. Analyses quantitatives basées sur la fréquence, ou qualitatives pour décrire des formes d'interaction précoce et leur structure temporelle
    3. Pour étudier une interaction, il faut penser à observer les comportements des deux partenaires
  • Le bébé est-il capable de prendre part à une interaction sociale ?
    • Le corps fournit des moyens non-verbaux pour communiquer des besoins et des émotions
    • Certains comportements semblent dirigés vers les partenaires sociaux : regards, mimiques, vocalisations
    • Les manifestations corporelles et comportementales fournissent des indices d'état
  • Cris
    • Les cris résultent de déséquilibres internes physiologiques qui entraînent une poussée tensionnelle
    • Les cris de faim commencent graduellement pour devenir rythmiques et répétitifs
    • Les cris de douleur débutent brusquement et sont arythmiques avec de "longues" pauses où la respiration est bloquée
    • Les cris de colère sont particulièrement puissants et prolongés
    • Leurs caractéristiques physiques objectives ont été mises en évidence au spectrogramme
    • Les caractéristiques acoustiques des cris nous indiquent des états spécifiques
  • Cris
    • Un cri est émis dans un contexte particulier, il "dit" quelque chose sur les besoins de l'enfant et son état
    • Les cris ne sont pas d'emblée dirigés intentionnellement vers autrui, néanmoins ils sont interprétés comme tels
    • Le nouveau-né pleure parce qu'il a faim (cris sans intention)
  • Interaction
    L'interaction suppose une articulations des activités de chaque partenaire
  • Le bébé peut-il produire des comportements socialement orientés ?
    • Regards adressés à ses congénères, orientation de la tête vers le congénère
    • L'orientation du regard du bébé vers son partenaire adulte est un comportement
    • Le bébé semble donc pouvoir initier, maintenir ou interrompre une interaction
    • Le regard et les sourires sont traités par les adultes comme des signes de reconnaissance de leur engagement auprès de l'enfant
  • Est-il capable de coordonner ses activités avec celles de son partenaire ?
    • Il existe des organisation temporelles qui témoignent d'une articulation des activités du bébé avec celles de l'adulte
    • Mais cette capacité n'est pas disponible à la naissance elle va s'acquérir au fil des interaction grâce à l'étayage des partenaires sociaux
  • Exemple 1 : la mise en évidence d'une synchronie interactionnelle par Condon et Sander (1974)
    • On fait écouter des bandes sonores à des bébés de 12 à 48h de vie soit du langage, soit des clics sonores ou des voyelles isolées
    • La conclusion de l'étude est qu'il y a une synchronisation par superposition des mouvements du bébé avec les patterns phonétiques du langage entendu
  • Biais méthodologique relatif à l'exemple 1
    • L'analyse des comportements a été réalisée en entendant les bandes sons
    • Le codage par les observateurs a donc pu se faire inconsciemment en synchronie avec le rythme de la parole entendue
    • Le codage aurait été sans faille s'il avait été réalisé en "aveugle", c'est-à-dire sans connaissance des sons entendus par les bébés
  • Exemple 2 : la mise en évidence d'alternances de contact/non contact visuel à partir de microanalyses d'enregistrements vidéo par Brazelton et al. (1974)

    • Orientation du regard et d'autres comportements vers le partenaire ou ailleurs (RP : regarde partenaire / RA : regarde ailleurs)
    • Le bébé initie les interactions ou se retire (détourne le regard ou ferme les yeux)
    • Si le partenaire (la mère) s'ajuste aux initiatives de contact du bébé, les périodes RP et RA s'alternent de manière cyclique
  • Sa contribution est-elle équivalente à celle de son partenaire ?
    • Le bébé contribue à l'interaction mais sa contribution n'est pas équivalente à celle de son partenaire
    • L'adulte structure l'interaction et lui donne l'apparence d'un échange social entre deux partenaires qui "conversent" de manière non-verbale
    • Nous pouvons parler de "proto-conversations", dont la fonction principale serait d'établir et de réguler un "accordage affectif" entre l'adulte et l'enfant
    • Les interventions adaptées de l'adulte permettent l'interaction et un étayage pour l'apprentissage des règles de l'échange social
  • Exemple : l'illusion de la prise de tour mise en évidence par Kaye et Welles (1980)

    • La première ligne met en évidence des alternances de bouffée de succion (B) suivie d'une pause (P) dans une situation où la mère donne le biberon
    • La deuxième ligne montre que la mère secoue légèrement le bébé quand celui-ci effectue une pause (les secousses sont notée J)
    • L'organisation temporelle de cette interaction résulte cependant avant tout d'une adaptation du comportement de l'adulte. Il comble en quelque sorte les pauses en donnant l'illusion d'une prise de tour alternée comme dans un dialogue
  • Ses coordinations sont-elles différentes en présence d'individus ou d'objets ?
    • Cette question renvoie à la notion d'intersubjectivité, càd la conscience que l'autre est aussi une personne
    • Ricard et al. (1999) ont apporté les preuves d'une distinction claire entre le monde inanimé et l'univers social vers la fin de la première année, ce qui ne veut pas dire que la distinction n'existe pas avant. Un enfant de 10 mois explore activement et manuellement un objet, cherche à communiquer à distance par le regard, les sourires et vocalisation avec une personne
  • Alimentation du bébé
    Bébé cesse d'être remué par la mère
  • Développement de la communication intentionnelle
    Les activités spontanées et disponibles du répertoire du bébé vont être façonnées et transformées en conduites spécifiques par les effets même qu'elles entraînent dans le milieu
  • Du réflexe gusto-facial à la communication intentionnelle

    1. De 0 à 6 mois la mimique est déclenchée automatiquement à la présentation d'une saveur particulière, c'est une réponse réflexe (sans intention)
    2. Vers 16 mois, l'enfant va utiliser délibérément ses mimiques en les exagérant et les adressant à l'adulte pour communiquer
  • Intention et attention conjointe
    1. Vers 3 mois, avec le développement de la motricité, la face à face social va progressivement être délaissé pour l'exploration de l'environnement physique : l'attention du bébé va se porter sur les objets physiques
    2. L'intention de communiquer à l'adulte quelque chose à propos des objets ou des événements de l'environnement va émerger à partir du moment où le bébé va coordonner simultanément ses deux centres d'intérêt
  • Les 5 étapes du développement de la conscience de soi et des autres (Rochat, 2003)

    1. À la naissance : rudiments d'une différenciation soi-monde à partir des expériences polysensorielles
    2. À partir du 2e mois : manifeste le sens nouveau d'expériences partagées avec autrui dans le cadre de proto-conversations
    3. Entre 2 et 7-8 mois : développe des attentes sociales dans ses rapports de réciprocité avec autrui (angoisse du 8e mois)
    4. Dès 9 mois : manifeste une attention partagée avec autrui. Échanges sociaux réciproques et référentiels aux choses et événements de l'environnement
    5. Au-delà de 9 mois et culminant à 18 mois : débuts de la collaboration avec l'autre et les débuts d'une co-conscience où le regard d'autrui est approprié et intégré au sien