Dangerosité et troubles mentaux

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  • ÉVALUATION DU CONCEPT DE LA DANGEROSITÉ
    L'introduction de la pharmacothérapie a entraîné la diminution des patients dans les hôpitaux psychiatriques. Cette diminution a vu apparaître la psychiatrie communautaire. Du même coup, les intervenants ont eu à justifier leurs évaluations quant à la probabilité que les individus ayant des troubles mentaux passent à l'acte.
  • DANGEROSITÉ ET ÉVALUATION: jugement clinique
    1. Entre 1960 et 1980, le jugement clinque des cliniciens dictaient les paramètres de l'évaluation des risques. Les intervenants se servaient de leurs expériences subjectives pour parvenir à leurs fins.
    2. De nombreux articles scientifiques ont démontré que ces évaluations étaient inadéquates. On soulignait que les intervenants manquaient de validité entre eux, que leurs formations étaient insuffisantes pour produire de telles évaluations et que les intervenants n'utilisaient pas les mêmes facteurs de risque. D'ailleurs, il existait peu d'étude scientifique qui expliquaient ce genre de facteurs de risque.
    3. Le jugement clinique a entraîné de mauvaises recommandations où des individus souffrant de troubles mentaux furent libérés et ont commis des délits de violence pendant leur libération.
    4. D'autres individus sont restés inutilement en détention ou sous garde prolongée alors qu'ils ne constituaient un risque de récidive.
  • DANGEROSITÉ ET ÉVALUATION: outils actuariels
    1. À la suite des études qui ont fortement critiqué la méthode de l'évaluation clinique, des scientifiques ont créé des outils d'évaluation dont les items étaient corrélés avec un comportement criminel. On a assisté à l'énumération d'un ensemble de facteurs statiques. Ceux-ci étaient liés à la récidive criminelle selon des probabilités significatives.
    2. Les intervenants avaient alors l'opportunité d'utiliser des paramètres en lien avec le comportement criminel. Les facteurs les plus souvent relevés, étaient l'âge du sujet, ses antécédents de consommation de substances psycho-actives, son manque d'expérience de cohabitation avec une autre personne, ses antécédents criminels, la nature de ses victimes, etc…
    3. Des outils qui regroupent ces facteurs de risque statique furent créés comme le VRAG (Violence Risk Appraisail Guide) et le SORAG (Sexual Offender Risk Appraisail Guide) sont des exemples de ces outils. Ceux-ci peuvent être visualisés sur le WEB.
    4. Ces outils ont amélioré la précision de l'évaluation des risques de récidive. Cependant, ils excluait les dimensions dynamiques de la personne. On excluait le fait que les individus pouvaient s'inscrire dans un processus de changement. De plus, les facteurs de protection et le jugement des intervenants étaient non considérés.
  • DANGEROSITÉ ET ÉVALUATION: jugement clinique structuré
    1. Dans les années 1990, on a assisté à l'apparition de d'autres outils d'évaluation du risque qui furent appelés des outils de Jugement clinique Structuré. À l'intérieur de ces outils, on retrouve des facteurs de risque reconnus par la recherche où on fait état à la fois de facteurs statiques, de facteurs dynamiques et de facteurs de protection.
    2. Le HCR-20 (Historic clinical risk) et le SARA (Spousal Agression Risk Assessment) en sont des exemples. Ces outils sont disponibles sur le WEB.
    3. Le START (Short Term Assessment Of Risk And Treatability) fait état surtout de facteurs dynamiques.
    4. En plus des facteurs statiques, les cliniciens avaient à évaluer des facteurs dynamiques chez l'individu comme la nature de l'introspection, les attitudes négatives, les symptômes actifs de maladie mentale, la nature de l'impulsivité et la résistance au traitement.
    5. Comme facteurs de protection, on citait la nature du réseau social du sujet, la nature du milieu communautaire dans lequel allait évoluer le sujet et sa capacité à résister au stress.
  • FACTEURS DE RISQUE LIÉS À LA VIOLENCE
    • Antécédents de Violence
    • Non observance de la médication
    • Abus d'alcool et de drogue
    • Pensées ou fantaisies de violence récurrentes
    • Symptomatologie active et aiguë
    • Mode de vie antisociale
    • Présence de lésions cérébrales
  • ÉTUDE DE McARTHUR
    1. 60% des agressions ont lieu durant les 20 premières semaines suivant la sortie de l'hôpital. Cette constatation met en lumière la nécessité d'un encadrement adéquat dans les premiers mois de la libération.
    2. Les victimes de ces patients sont généralement connues de ces derniers. Les membres de la famille (sœur, père, mère et frère) constituent les principales victimes (51%). Les conjoints, amis et connaissances (35%) et les inconnus des patients constituent 14% des victimes.
    3. 66% des agressions se produisent dans les résidences privées.
    4. Les épisodes de violence surviennent le plus souvent au cours des activités de la vie quotidienne ou au gré d'une rencontre sans aucune préméditation. Les gestes de violence prémédité représentaient 13% des cas.
    5. Les victimes ont témoigné beaucoup de tolérance à l'égard de certaines formes de violence. Parfois, ils ont omis de dénoncer le comportement violent du patient même si ce dernier avait utilisé une arme.
    6. Lorsqu'ils sont dans un environnement très défavorisé, les patients commettent davantage des actes de violence.
    7. Si dans la société les femmes sont incontestablement moins violentes que les hommes, elles tendent à devenir aussi violentes que les hommes atteints de troubles mentaux graves. Ces derniers sont cependant davantage responsables de blessures sérieuses . Les comportements de violence des femmes sont moins visibles.
  • SCHIZOPHRÉNIE ET VIOLENCE
    • Schizophrène associé à un trouble de la personnalité antisociale et des problèmes de consommation de produits psychoactifs
    • Schizophrène paranoïde
    • Schizophrène chronique
  • On ne peut affirmer que tous les schizophrènes sont susceptibles de commettre des gestes de violence. Il y a des nuances à apporter à cette assertion.