Joueur pathologique

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  • Joueur pathologique
    Troubles non liés à des substances
  • Symptômes
    • Étiologie
    • traitement
  • L'histoire des jeux de hasard et d'argent date de plusieurs siècles avant Jésus-Christ. L'intérêt lucratif du jeu comme source de financement public était déjà exploité au temps de l'Empire romain
  • Aujourd'hui, les mécanismes technologiques ont facilité grandement son accès et imposent une redéfinition de cette activité. Ayant perdu son caractère social, le jeu est une activité qui se pratique davantage en solitaire par l'intermédiaire des machines à sous, de la loterie vidéo, voire des jeux d'argent en ligne dans l'intimité de la demeure personnelle comme au travail
  • Les joueurs pathologiques sont sujets à des impulsions importantes
  • Autrefois, le jeu pathologique était décrit dans le chapitre des troubles de l'impulsivité
  • Le DSM-5 l'a déplacé dans le chapitre des troubles de la dépendance car des recherches récentes ont associé ce trouble à un fonctionnement biologique qui ressemble aux dépendances psycho-actives
  • Individu aux prises avec le jeu pathologique
    Continuellement préoccupé par le jeu, se remémore des histoires passées où il jouait, pense à ses futures mises, réfléchit aux moyens de se trouver de l'argent et apparaît obnubiler par les probabilités qu'il a de gagner une somme significative d'argent. Ce genre de pensées le nourrit et lui procure une profonde stimulation. L'argent n'est pas nécessairement la source de sa motivation; c'est davantage la recherche de la stimulation (le thrill, le buzz, le trip)
  • Critères DSM-5 pour le jeu pathologique
    • Le joueur recherche l'excitation en jouant des sommes d'argent importantes
    • Le joueur continue souvent à jouer malgré des efforts répétés pour contrôler, réduire ou arrêter la pratique
    • Lorsqu'il y a arrêt, on retrouve la présence d'affects dépressifs, présence d'agressivité, d'irritabilité
    • Le joueur joue pour fuir la solitude, les difficultés ou soulager une tension. Il joue alors qu'il est habité par des sentiments de souffrance
    • La personne qui essuie une perte d'argent au jeu, retourne jouer
    • Le sujet ment à sa famille, à son employeur pour dissimuler l'ampleur réelle de ses habitudes de jeux
    • Le sujet connaît une dysfonction sociale et relationnelle en raison du jeu. Il met en danger une liaison affective significative ou occupationnelle
    • Il y a grande préoccupation par le jeu (se remémore d'expériences de jeux passées, planifie d'autres sessions)
    • Compte sur les autres pour obtenir de l'argent
  • Diagnostic de joueur pathologique
    • Si un individu affiche au moins 4 de ces 9 critères au cours des 12 derniers mois
    • 4-5 critères: joueur léger
    • 6-7 critères: joueur moyen
    • 8-9 critères: joueur élevé
  • Contient une dimension culturelle importante; le trouble est inexistant dans les sociétés pauvres et sous-développées
  • Selon une étude américaine( Slutske, Jakson, & Sher, 2003), la prévalence varie entre 3 et 5% de la population adulte. Une autre étude (Lorains & al. , 2011) la situe entre .5% et 2%
  • Ratio de 1/3 femmes et 2/3 hommes
  • En Amérique du Nord, on a assisté à une forte recrudescence du jeu pathologique au cours des 30 dernières années
  • Aspects dimensionnels
    • JEU RÉCRÉACTIF
    • JEU PROBLÉMATIQUE
    • JEU PATHOLOGIQUE
  • Modèles explicatifs de l'étiologie
    • MODÈLE BIOLOGIQUE
    • MODÈLE PSYCHANALYTIQUE
    • MODÈLE COGNITIVO-COMPORTEMENTAL
  • MODÈLE BIOLOGIQUE
    Les neurosciences ont démontré des déficits fonctionnels dans le cerveau de certains joueurs pathologiques. On a observé un volume des lobes frontaux inférieur à la moyenne comme chez certains individus TDAH. Le manque de maîtrise de soi chez les JP pourrait être expliqué par cette découverte. Ainsi, les JP affichent une difficulté à contrôler leurs pulsions. D'autres chercheurs ont souligné que cette impulsivité serait liée à un déficit dans les sécrétions de sérotonine. D'autres chercheurs ont mis en évidence la déficience de dopamine dans les circuits neurologiques de la récompense. Dans ce circuit neuronal, des cellules appelées NAC (nuclei accumbens cells) sont situées près de la région orbitofrontale. Elles sont en lien avec d'autres neurones appelées ATV situé en plein centre du cerveau. (aire Tegmental ventral). Les sécrétions de dopamine seraient déficitaires dans ce circuit et la consommation, notamment le jeu, viendrait compenser cet inconfort. De plus, la Noradrénaline qui intervient dans la modulation de l'activité corticale et dans la détection de la nouveauté serait aussi impliquée chez les JP. Il y aurait sécrétion plus élevée de noradrénaline chez le JP
  • Certains psychanalystes ont cherché à démontrer que les JP cachent dans leurs inconscients des sentiments de culpabilité. Ceux-ci seraient liés à de l'agressivité réprimée entretenue à l'égard de certaines figures d'autorité comme les parents. Cette culpabilité les guide vers l'échec comme s'ils cherchaient à se punir de manière inconsciente. Ainsi, selon cette théorie, le jeu constitue une activité péjorative, chargée d'une tension à la fois agréable et douloureuse, qui suscite de la culpabilité et stimule le besoin de s'infliger une punition
  • D'autres psychanalystes font ressortir les traits narcissiques du JP. Ils se croient doté d'attributs supérieurs à la moyenne. Un pouvoir magique qui donne droit à une forme de contrôle sur l'incontrôlable
  • D'autres soulignent le « Bad Beat » qu'on peut traduire par mauvais rythme. Selon cette théorie, le JP a vécu une enfance où sont apparus des événements stressants et malheureux. Ces événements du passé, ne sont pas reliés au jeu mais ils ont procuré au JP des états de tension perpétuels (père alcoolique ou agressif, mère absente, pauvreté, etc…). D'ailleurs, ils sont plus accoutumés à vivre dans une forme de tension que dans une forme de quiétude en raison de leur enfance. Dans le jeu, ils retrouvent la même tonalité affective que dans l'enfance; un univers de tension, de Bad Beat
  • Les comportementalistes ont mis en évidence que les JP affichent une recherche de renforcements positifs via les stimuli appétitifs comme gagner de l'argent facilement et via les renforcements négatifs via les retraits de stimuli aversifs comme l'ennui. Ils retrouvent dans le jeu les deux types de renforcements. Pour eux, la dépendance au jeu est un processus appris
  • D'autres comportementalistes ont mis en évidence le transfert du comportement appris par imitation. Certaines recherches ont démontré que plusieurs JP ont vu leurs parents à avoir beaucoup de plaisirs à jouer aux cartes ou à faire des mises. Les joueurs ont connu l'apprentissage vicariant
  • Les cognitivistes ont mis en perspective les distorsions cognitives des JP. Ces derniers sont dépendants du jeu en raison de trois types de distorsions: la négation des probabilités de gains négatifs, la négation de l'indépendance des tours et l'illusion du contrôle
  • Volets des traitements pour les joueurs pathologiques
    • Module psycho-éducatif
    • Module sur les distorsions cognitives
    • Entraînement aux habiletés sociales
    • Créer un programme de prévention de la rechute
  • Selon des recherches (Ladouceur; 2009), 90 % des JP ne demandent pas de traitement. Ils doivent être confrontés à des ordres de la Cour ou à une semonce de séparation de la part de la conjointe
  • Cyberdépendance
    Forme de dépendance différente du jeu pathologique, reliée à un usage inadapté de l'internet. C'est une utilisation exagérée des sites de réseautage, des forum de clavardage, des sites pornographiques et des jeux vidéos. Cette dépendance s'effectue sur différents outils comme ordinateur portable (laptop), ordinateur de bureau, tablettes électroniques, téléphone intelligent. Des adolescents peuvent consacrer 40 à 60 heures par semaine sur ces plateformes. En plus des heures d'utilisation, la cyberdépendance implique une obsession de s'inscrire à cette forme d'interactions avec des anomalies dans le fonctionnement social comme la perte de l'hygiène personnelle, le désordre, perte du sommeil et de l'appétit ou la perte de relations interpersonnelles
  • Les experts n'ont pas encore circonscrits adéquatement la nature de cette pathologie mais il faudrait anticiper ce diagnostic dans le future DSM