Modèles conceptuels

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  • Utilité des modèles drogue-crime
    Pourquoi on développe des modèles qui tentent d'expliquer le lien qui existe entre drogue et criminalité, à quoi cela sert et quelle est sa pertinence
  • Répond à une problématique concrète et qui a été empiriquement validée, il y a beaucoup de statistiques qui supportent le lien entre consommation et criminalité
  • « 50% des détenus dans les établissements fédéraux déclarent que la consommation est reliée d'une façon ou d'une autre à leur crime »
  • Permet d'offrir une compréhension simplifiée d'un problème complexe
    Le lien entre consommation et criminalité est fort, mais il est aussi complexe à expliquer. Il y a souvent de nombreux facteurs à considérer, ce qui rend parfois peu clair s'il existe un lien direct entre ces deux enjeux ou s'ils proviennent réellement de parcours différents
  • Ouvre la porte à de nouvelles pistes de réflexion
    Développer de nouvelles pistes de réflexion concernant des interventions potentiellement plus efficaces et plus humaines dans ces contextes
  • Les différents types de modèles
    • Les modèles causaux (proximaux)
    • Le modèle causal inversé
    • Les modèles corrélationnels (distaux)
    • Modèle intégratif de Brochu
  • Modèles causaux
    Dans ce modèle, il y a l'idée de cause à effet entre la consommation qui vient causer la criminalité
  • Modèle tripartite de Goldstein
    Selon ce modèle, la consommation de substances psychoactives cause le crime de 3 façons différentes : Modèle psychopharmacologique, Modèle économico-compulsif, Modèle systémique
  • Modèle psychopharmacologique
    L'état d'intoxication (par la prise de substances, à court terme) est la cause du crime. La consommation modifie l'état "normal" de la personne. Cognitions, émotions et comportements sont altérés (impulsivité, jugement, etc.). Peut devenir un prétexte, une excuse ou un désinhibiteur moral
  • La consommation sur le long terme peut éventuellement entraîner des altérations permanentes du comportement habituellement considéré comme "normal"
  • L'alcool est la première substance, selon Brochu et les études soutenant ce modèle, qui serait associée à l'augmentation de l'impulsivité et à la diminution des inhibitions
  • La cocaïne pourrait également être associée au modèle psychopharmacologique
  • Limites du modèle psychopharmacologique
    Lien quasi exclusif alcool-violence, ne vient pas expliquer la criminalité associée à d'autres types de substances, plusieurs facteurs ne sont pas pris en compte (caractéristiques personnelles, contexte)
  • Modèle économico-compulsif
    La nécessité de se payer ou de se procurer une substance mène au crime. Crime habituellement utilisé en dernier recours, lié à un épuisement des ressources légales. Particulièrement relié aux usagers réguliers et dépendants
  • Les substances les plus associées à ce modèle sont l'héroïne et la cocaïne, car ce sont parmi les plus coûteuses à se procurer, surtout lorsqu'on est dépendant et qu'on en consomme quotidiennement
  • Le cannabis, particulièrement chez les jeunes, peut évidemment poser problème car ces derniers n'ont pas nécessairement d'emplois, ce qui peut rendre difficile pour eux l'obtention de sources de revenus
  • Limites du modèle économico-compulsif
    Conception de la toxicomanie comme une "maladie" (réductionniste), affirme que le comportement est guidé par la dépendance, ne s'applique pas aux consommateurs aisés financièrement
  • Modèle systémique
    C'est l'implication au sein du système d'approvisionnement et de distribution de drogues qui mène au crime. Contexte illégal de l'activité = règlement des conflits à l'extérieur du système pénal (violence ++). Associé aux collectes de dettes, conflits territoriaux et arnaques lors des ventes
  • La répression étatique = développement des milieux
  • Les personnes impliquées dans le trafic de drogue peuvent être amenées à se livrer à la criminalité, principalement en raison du caractère illégal du trafic de drogue. Ainsi, lorsqu'il survient des conflits, il n'est pas toujours possible de se tourner vers la police pour les signaler, car cela pourrait incriminer l'ensemble des parties impliquées. Souvent, cela entraîne le règlement de ces différends par des moyens plus violents.
  • Problèmes associés au trafic de drogue
    • Collectes de dettes
    • Conflits territoriaux
    • Arnaques lors des ventes
  • Collectes de dettes
    Une personne qui ne rembourse pas ses dettes, qui demande une avance ou qui est redevable d'argent. En cas de non-remboursement, elle peut éventuellement être confrontée à des menaces, à des actes de violence ou à des vols pour récupérer les fonds.
  • Conflits territoriaux
    Qu'il s'agisse de quelqu'un décidant de vendre sur un territoire appartenant à autrui ou d'une tentative d'appropriation territoriale, de telles actions peuvent engendrer des conflits, selon les circonstances.
  • Arnaques lors des ventes
    Si le vendeur, par exemple, vend de la drogue qui n'est finalement pas de la qualité qu'il affirmait ou s'il la vend plus cher que ce qu'il indiquait, cela peut entraîner des situations conflictuelles qui pourraient éventuellement se résoudre avec davantage de violence, selon ce schéma.
  • Répression étatique
    Développement des milieux clandestins
  • Il y a un lien sociopolitique important à considérer : le contexte d'illégalité du système de distribution de drogues découle également du choix de la société et de l'État de criminaliser certaines substances. Cette répression peut également conduire au développement de milieux clandestins, comme cela a été le cas lors de la prohibition de l'alcool dans les années 1900, où la mafia et le crime organisé se sont approprié la distribution de l'alcool.
  • Dans ce contexte, toutes les personnes ne sont pas également susceptibles de se livrer à la criminalité.
  • Personnes plus susceptibles de se livrer à la criminalité
    • Clients novices
    • Clients irréguliers
    • Clients manquant d'argent
    • Personnes étrangères (issues de l'immigration)
  • C'est le contexte illégal du milieu d'approvisionnement et de distribution qui va mener à des conflits causés par les arnaques, les vols, des collectes de dettes et de la compétition territoriale et ultimement à des menaces, des représailles et de la violence.
  • La plupart des transactions se déroulent sans violence (lien de confiance)
  • Bien que ce soit un contexte illégal, il existe néanmoins d'autres moyens de résoudre les conflits, tels que accorder davantage de temps à la personne concernée, cesser simplement de faire affaire avec elle, ou lui demander de rendre un service en retour...
  • Est-ce que c'est vraiment l'implication dans les milieux de distribution qui a mené à la criminalité? Ou Est-ce c'est la criminalité qui a mené à l'implication dans les milieux de distribution? C'est difficile de savoir lequel des deux vient en premier!
  • Dans ces contextes-là, aller voir la police est incriminant pour la personne qui souhaite dénoncer, ce qui peut également entraîner des représailles. Ainsi, généralement, les victimes ne se manifestent pas, rendant ainsi difficile d'avoir une idée précise de la criminalité qui sévit dans ces contextes.
  • La situation socioéconomique de la personne ainsi que son niveau d'éducation peuvent avoir des incidences sur son engagement dans ces systèmes, mais également potentiellement sur le risque de conflits qui peuvent survenir une fois qu'elle s'y implique.
  • Brochu mentionnait comme possible limite de son modèle que le modèle systémique était peut-être exclusif aux États-Unis. Sur ce point, la question de la culture violente qui était peut-être plus présente dans les milieux de distribution aux États-Unis, ainsi que l'accessibilité aux armes, pourraient constituer des facteurs importants. Il semblait penser que, finalement, les milieux de distribution aux États-Unis étaient plus marqués par la violence.
  • Le modèle tripartite de Goldstein c'est un modèle ou il y a une relation de cause à effet dans laquelle la consommation va mener directement à la criminalité par 3 moyens.
  • Le modèle psychopharmacologique c'est l'état d'intoxication qui est mis en cause.
  • Le modèle économico-compulsif ou ce sont les couts élevés et la difficulté à payer la consommation.
  • Le modèle systémique l'implication dans les systèmes de vente et d'achat.
  • Les modèles psychopharmacologique, économico-compulsif et systémique se situent au niveau du paradigme du passage à l'acte, c'est-à-dire les facteurs qui influencent une personne à adopter des comportements délictueux.