Le dodécaphonisme sériel

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  • Invention du système sériel
    • Période de réflexion: Schoenberg a pris un temps d'arrêt dans sa composition jusqu'en 1923, une période durant laquelle il a réfléchi à un nouveau système de composition pour répondre à ses inquiétudes concernant le chaos potentiel de l'atonalité.
    • Déclaration de Schoenberg en 1921: Il déclare avoir fait une découverte majeure, proclamant : « J’ai fait une découverte qui assurera la suprématie de la musique allemande pour les 100 ans à venir. »
  • Conséquences de l'atonalité : Schoenberg tire les conséquences de son exploration de l'atonalité, notamment en rejetant toute hiérarchie dans la gamme, toute fonction harmonique traditionnelle, et en évitant les intervalles consonants.
    • Schoenberg Il développe le dodécaphonisme sériel, une « méthode de composition avec douze sons, n’ayant de relations que l’un avec l’autre », substituant la logique traditionnelle d'une gamme par une logique de série.
    • Chaque œuvre basée sur cette méthode utilise une série unique de 12 sons, qui sert de fondement à tous les éléments formels de la composition : mélodie, thème, phrase, motif, figuration, accord.
    • Schoenberg souligne que les possibilités de développer des éléments formels à partir d'une série fondamentale sont infinies.
    • Crainte du chaos et nouvelle organisation: La peur du chaos engendré par l'atonalité libre le pousse à redéfinir des règles claires pour organiser le matériau musical, cherchant ainsi à rétablir l'ordre tout en ouvrant de nouvelles voies expressives dans la composition musicale.
  • Valse
    Première œuvre sérielle de Schoenberg, des Cinq pièces pour piano op. 23 (1923)
  • Technique sérielle
    Les douze tons de la série sont utilisés avec une précision rigoureuse, suivant des intervalles ascendants et descendants prédéterminés
  • Structure et interprétation

    • La série est d'abord exposée clairement, puis réintégrée sous forme de mélodie et d'accords
    • La partition spécifie strictement le phrasé et le rythme, sans laisser place à l'improvisation
  • Cette composition illustre comment Schoenberg rompt avec la tradition en établissant de nouvelles règles pour l'organisation musicale à travers le dodécaphonisme
  • � Schoenberg: Suite for Piano, Op.25 (Boffard)(1923)Structure de l'œuvre : Composée de cinq mouvements -
    1.  Prélude  
     2. Gavotte et Musette
     3. Intermezzo
     4. Menuet et Trio
     5. Gigue.
  • � Schoenberg: Suite for Piano, Op.25 (Boffard)(1923)Structure de l'œuvre : Composée de cinq mouvements -
    Chaque mouvement reflète une forme classique, malgré son fondement atonal, témoignant d'un hommage à l'héritage musical allemand, notamment à Bach.
    • Hommage à Bach : Les quatre dernières notes du "Prélude" sont une référence cryptée au nom de Bach (B-A-C-H en allemand, noté en musique comme Si-La-Do-Sib), présentées en rétrogradation.
    • Principes du dodécaphonisme sériel :
    • Formes de la série : La série dodécaphonique peut être manipulée de plusieurs manières :
    •  droite
    • rétrogradée,
    •  renversée
    • rétrogradée renversée.
    • Présentation de la série : Peut être transposée sur tous les onze demi-tons et présentée soit horizontalement (mélodie), soit verticalement (harmonie), ouvrant ainsi à une "dimension diagonale" et à un "nouvel espace sonore" (selon Pierre Boulez).
    Intégrité de la série : Aucun son de la série ne doit être répété avant que les 12 n’aient été énoncés, assurant l’unité fondamentale de l’œuvre.
    • Métaphore goethéenne : La série est comparée à une "plante originelle" dans la pensée de Goethe, illustrant l'idée que tout dans l'œuvre découle de la série initiale, similaire à une graine se développant en une plante complète.
    • Cohérence et innovation : Selon René Leibowitz, l'introduction de la musique de douze sons a radicalement transformé le processus de composition, liant tous les éléments et figures sonores à la série choisie.
  • Alban Berg et le sérialisme
    • Adoption de l'écriture sérielle: Alban Berg commence à utiliser l'écriture sérielle en 1924, une méthode de composition où les douze notes de la gamme chromatique sont utilisées de manière équitable.
  • Concerto pour violon « à la mémoire d’un ange »
    • Inspiration du concerto: En 1935, Louis Krasner commande à Berg un concerto pour violon. Pendant qu'il travaille sur cette commande, Berg apprend la mort tragique de Manon Gropius, fille d'Alma Mahler Gropius et Walter Gropius, décédée à l'âge de 18 ans. Berg est profondément touché et décide de dédier l'œuvre à sa mémoire.
  • Concerto pour violon « à la mémoire d’un ange »
    • Caractéristiques musicales: Le style du concerto est mélancolique et solennel, s'approchant d'un requiem. Il y a une forte influence des styles romantiques de Beethoven et Brahms.
  • Concerto pour violon « à la mémoire d’un ange »
    • Caractéristiques musicales: Le style du concerto est mélancolique et solennel, s'approchant d'un requiem. Il y a une forte influence des styles romantiques de Beethoven et Brahms.
    • Symbolisme musical: 
    • Le violon solo représente Manon Gropius, 
    • et l'orchestre peut être vu comme symbolisant le monde ou la destinée avec laquelle le violon, ou Manon, est en lutte. (orchestre → maladie)
  • Concerto pour violon « à la mémoire d’un ange »
    • Intégration musicale:
    •  Berg fusionne des éléments de musique tonale et sérielle, créant une synthèse des deux techniques. 
    • La série dodécaphonique utilisée par Berg est adaptée pour inclure des harmonies qui ressemblent à des accords majeurs ou mineurs,
    •  et la série se termine par une gamme par ton, ce qui est plutôt atypique pour une œuvre sérielle.
  • Concerto pour violon « à la mémoire d’un ange »
    • Détails techniques:
    •  L'écriture pour le violon est pensée pour imiter les cordes à vide du violon (sol, ré, la, mi), ajoutant un élément de naturalité à la performance.
    •  Berg intègre également une citation de l'un de ses chorals et termine le concerto avec un accord de Sib avec une sixte ajoutée, donnant une conclusion harmonique distinctive à l'œuvre.
  • andante Alban Berg - Violin Concerto (1935)

    Andante est une rêverie de manon  + y expose la série  + motif des soupirs ajouté + contrepoint.
  • Weber nait en 1883 et meurt en 1945. Il est le plus explorateur. 
  • Boulez : « Le seul en réalité qui eut conscience d’une nouvelle dimension sonore, de l’abolition de l’horizontal opposé au vertical pour ne plus voir en la série qu’une façon de donner une structure à l’espace sonore, à la fibrer en quelque sorte, le seul est Webern ».
  • Webern
     Il se détache très vite de la tonalité.
     Il est radical dès ses Cinq mouvements pour quatuor à cordes op. 5 (1909). 
    Ses pièces sont courtes et il met des contrastes d’intensités extrêmes : dynamique soit inaudible ou fff.  
     Eclatement du matériau dans l’espace, de répartir sur les différentes octaves (extrêmes aigus ou graves). 
    Prédominance de certains intervalles : seconde mineure, la septième et la neuvième. 
    Adore les pizz de cordes, et en général sur les modes de jeu.
  • Style aphoristique d'Anton Webern :
    • Développement et caractéristiques :
    •  Développé dès le début de sa carrière, → très tôt
    • le style aphoristique de Webern se caractérise par un athématisme et un abandon des formes traditionnelles de la tonalité. 
    • Cette approche, reflétant des aspects de la peinture abstraite comme les œuvres de Kandinsky, favorise des compositions structurées autour de "petites formes" et de motifs concentrés.
  • Style aphoristique d'Anton Webern :
    • Comparaison artistique
    • Webern utilise des structures sonores qui peuvent être comparées aux formes géométriques dans l'art, tels que les motifs dans les peintures de Kandinsky.
    • Période de création :
    •  Entre 1910 et 1914, sa musique devient de plus en plus condensée
    • utilisant des formes musicales très brèves, souvent de moins de dix mesures, qui reflètent une économie extrême de moyens. → brièveté musicale : refus du pathos romantique et très grande rigueur
  • Style aphoristique d'Anton Webern
    • Techniques et philosophie :
    •  Webern rejette le pathos romantique au profit d'une grande rigueur et d'une précision structurelle, avec des œuvres "surorganisées" qui réduisent les effectifs instrumentaux et minimisent la durée des pièces. → effectifs réduits + durées courtes
  • Six bagatelles op. 9
    Pièces composées en 1913 par Anton Webern
  • Principe de Webern

    • Peu dans la quantité, mais beaucoup dans le contenu
  • Caractéristiques des bagatelles

    • Extrêmement courtes, environ 15 secondes chacune
    • Notées sur une seule page
  • Bagatelles
    • Extrême concentration et brièveté
    • Cellules de 2 à 3 notes qui favorisent une écoute attentive au timbre et au silence
    • Le silence est traité comme un élément musical essentiel
  • Philosophie musicale de Webern

    1. Approche presque dodécaphonique avant que le dodécaphonisme ne soit formellement établi
    2. La pièce se conclut dès que les douze notes de la série sont jouées
  • Schoenberg: 'La suppression des expressions sentimentales permet une plus grande concision dans la musique'
    • Op. 17 (1924) et Op. 21 (1928):
    • Op. 17 : Composé de lieder pour voix soliste et trois instruments, mettant en avant l'approche minimaliste de Webern.
    • Symphonie Op. 21 :
    •  Cette œuvre utilise la technique sérielle pour un petit ensemble comprenant un quatuor à cordes, deux harpes, une clarinette et deux cors.
    •  La série est jouée initialement, puis répétée en rétrogradation, illustrant l'application de la technique sérielle à une grande échelle.
    • Réception et fin de vie de Webern
    • Réception : Malgré son approche novatrice, Webern est écarté et rejeté par le public viennois, jugé trop extrémiste dans ses compositions.
    • Décès : Webern meurt tragiquement en 1945, tué accidentellement par un soldat américain alors qu'il allumait une cigarette.