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Cards (80)

  • La pratique enseignante a évolué d’un usage singulier à un usage pluriel, reflétant la diversité et la complexité des actions dans le domaine de l’éducation. Elle englobe à la fois les comportements observables et les choix et décisions axiologiques, mettant en lumière une dualité entre l’observable et l’inconscient.
  • Selon Beillerot, la pratique enseignante possède une double dimension : les gestes et langages visibles, et les objectifs et stratégies moins apparents. Cette dualité est cruciale pour comprendre la complexité de l’enseignement.
  • L’équipe de Marc Bru à Toulouse distingue les pratiques enseignantes, qui incluent toutes les activités professionnelles des enseignants, des pratiques d’enseignement, qui se concentrent sur l’interaction en classe avec les élèves.
  • Philippe Meirieu identifie plusieurs dimensions clés dans les pratiques enseignantes, incluant l’apprentissage et la socialisation des élèves, les compétences techniques, l’interaction par le langage, l’influence de l’environnement organisationnel, l’évolution des pratiques dans le temps, et les aspects psychosociaux affectant le bien-être des enseignants. 
  • Les recherches sur la pratique enseignante se concentrent sur l’articulation entre les intentions et les manières de faire observables, la singularité et le groupe social, la multidimensionnalité de la pratique et les aspects paradoxaux tels que stabilité/variabilité et répétition/innovation.
  • Il est important de distinguer ce que les enseignants disent faire (pratiques déclarées) de ce qu’ils font réellement en contexte (pratiques effectives), car il peut y avoir des écarts entre les deux.
  • Les finalités des DAP (dispositifs d'analyse des pratiques) sont de comprendre et d’augmenter l’efficacité des pratiques, de produire des savoirs et de former des praticiens. Il est crucial de distinguer les intentions initiales de l’usage réel des dispositifs.
  • Les paradigmes en DAP peuvent être prescriptifs, orientant l’action des enseignants, ou explicatifs et compréhensifs, cherchant à comprendre comment les enseignants articulent différents éléments et gèrent les contraintes.
  • Le paradigme du critère d’efficacité cherchait à identifier les qualités intrinsèques d’un “bon” enseignant pour prédire son efficacité. Il a été critiqué pour son manque de fiabilité et de validité scientifique et a été abandonné dans les années 70
  • Le paradigme processus-produit se concentre sur les comportements observables de l’enseignant et leur corrélation avec les résultats d’apprentissage des élèves, établissant une relation causale entre les actions de l’enseignant et les performances des élèves.
  • L’entrée par les méthodes perçoit la pratique enseignante comme l’application de méthodes d’enseignement prédéfinies, réduisant l’enseignement à des procédures méthodiques et simplifiant la complexité de l’enseignement.
  • L'approche du processus d'enseignement-apprentissage, influencée par les théories cognitives de l’apprentissage, reconnaît l’élève comme un acteur actif et le maître comme un facilitateur d’interactions, se concentrant sur la compréhension des processus d’enseignement et d’apprentissage dans leur contexte social et culturel.
  • Le paradigme écologique met l’accent sur le contexte de l’enseignement et reconnaît que les situations d’enseignement sont co-créées par l’enseignant. Il vise à comprendre comment l’environnement et les contraintes influencent les interactions entre enseignants et élèves.
  • Les modèles interactionnistes et situationnistes visent à articuler les variables concernant l’enseignant, les apprenants et la situation d’enseignement, en prenant en compte les actions observables et les variables médiatrices sous-jacentes.
  • Les méthodes de recherche sont classées en méthodes génériques, méthodes de recherche sur l’action, et méthodes à intention de formation et de professionnalisation, chacune avec des approches et objectifs spécifiques pour étudier et améliorer les pratiques.
  • L’observation des pratiques implique l’étude des acteurs et de leurs comportements, l’examen des dynamiques de l’action, la conceptualisation des situations, et l’observation par immersion, en utilisant des outils comme les grilles d’observation des interactions et le dispositif OGP.
  • Les rétroactes sont des recherches qui ont émergé dans les années 60 aux États-Unis, visant à mesurer l’efficacité des écoles et des enseignants dans différents contextes culturels.
  • En France, la recherche en éducation est influencée par la sociologie de la reproduction, qui met l’accent sur le rôle de l’origine sociale dans la réussite scolaire, contrairement aux pays anglo-saxons où les écoles ont plus de liberté dans la constitution des programmes d’enseignement.
  •  Les recherches sur les effets-écoles et les effets-maîtres soulèvent des problèmes tels que la difficulté de définir et de mesurer l’efficacité en éducation, de juger de la qualité d’un enseignant, et de distinguer les contributions spécifiques de la classe et de l’enseignant.
     
  • Les effets relatifs de la scolarisation comparent les résultats scolaires entre élèves dans des conditions variées, tandis que les effets absolus nécessiteraient de comparer des enfants identiques à l’exception de leur fréquentation scolaire.
  • L’étude de Green (1964) a examiné l’effet absolu de la scolarisation en Virginie et a révélé des différences significatives en termes d’acquis entre les élèves noirs des comtés voisins, soulignant l’importance de l’accès à l’éducation.
  • Selon Bressoux, un enseignant efficace possède des qualités telles que la connaissance du sujet, des compétences pédagogiques, une bonne gestion de classe, la capacité d’évaluer les élèves, des relations interpersonnelles positives, un engagement envers le développement professionnel continu, et la capacité de réflexion et d’adaptation.
  • L’effet-classe se réfère à l’influence collective de la classe sur les résultats des élèves, tandis que l’effet-maître désigne l’impact individuel de l’enseignant sur l’apprentissage des élèves. L’effet-classe peut inclure des facteurs tels que le niveau général de la classe, les interactions entre élèves, et le climat scolaire, alors que l’effet-maître est souvent associé aux méthodes pédagogiques spécifiques, à la personnalité et à l’expertise de l’enseignant.
  • L’effet-classe peut avoir un impact différent selon le niveau des élèves. Les recherches indiquent que les élèves défavorisés sont plus susceptibles d’être influencés par l’effet-classe que les élèves favorisés, ce qui suggère que l’environnement de la classe est particulièrement important pour les élèves qui pourraient ne pas recevoir le même soutien à la maison.
  • L’effet-maître est l’influence directe de l’enseignant sur les résultats des élèves, indépendamment des caractéristiques de la classe. Cela peut inclure la manière dont l’enseignant gère la classe, communique avec les élèves, et adapte son enseignement pour répondre aux besoins individuels. L’efficacité de l’enseignement est souvent mesurée par la capacité de l’enseignant à améliorer les résultats des élèves au fil du temps.
  • L’efficacité dans l’enseignement concerne la capacité de l’enseignant à améliorer les résultats académiques de tous les élèves, tandis que l’équité se concentre sur la réduction des écarts de performance entre les élèves de différents niveaux. Un enseignant efficace et équitable est capable de soutenir à la fois les élèves en difficulté et ceux qui excellent, contribuant ainsi à une expérience d’apprentissage plus uniforme pour toute la classe
  • La recherche processus-produit examine comment les pratiques enseignantes affectent les opportunités d’apprentissage des élèves. Elle souligne l’importance de l’alignement entre ce qui est enseigné et ce qui est évalué, ainsi que la nécessité de consacrer suffisamment de temps à chaque concept pour que les élèves puissent l’assimiler pleinement.
  • Le temps est un facteur crucial dans l’efficacité de l’enseignement. La gestion du temps en classe, le temps consacré à l’apprentissage actif, et la répartition du temps entre les différentes matières sont tous des éléments qui peuvent influencer les résultats des élèves. Une utilisation optimale du temps scolaire est associée à de meilleurs résultats d’apprentissage.
  • Le carrousel de l’implication est une technique d’observation qui mesure le degré d’engagement des élèves dans les tâches scolaires. En observant trois élèves de niveaux différents pendant 20 minutes, les chercheurs peuvent évaluer l’efficacité de l’enseignant à maintenir l’attention et l’implication des élèves dans l’apprentissage.
  • Les résultats de l’étude de Bressoux et ses collègues indiquent que le temps d’apprentissage effectif varie entre les classes et que l’engagement des élèves dans les activités scolaires est un indicateur clé de l’efficacité de l’enseignement. Les enseignants qui réussissent à impliquer activement leurs élèves dans les tâches ont tendance à obtenir de meilleurs résultats académiques.
  • La diversité des pratiques d’enseignement observées suggère que les enseignants ont une grande autonomie dans leur approche pédagogique. Bien que certaines contraintes structurelles et contextuelles puissent influencer l’enseignement, la variabilité des pratiques est principalement due à la liberté pédagogique de l’enseignant.
  • Selon Good et Brophy (1986), un taux élevé de réponses correctes aux questions posées par l’enseignant a un impact positif sur les apprentissages et les attitudes des élèves. Ils recommandent un taux de succès de 75% pour les questions et entre 90% et 100% pour les exercices, en dessous desquels le risque de décrochage augmente.
  • Berliner (1985) indique que le taux d’erreur acceptable peut varier selon la phase de la leçon, avec des erreurs plus fréquentes au début et moins fréquentes lors de la consolidation. Il note également que la sensibilité au taux de réussite peut changer en fonction de l’âge ou du niveau scolaire des élèves.
  • L’effet Pygmalion, décrit par Rosenthal et Jacobson (1968), est une prophétie autoréalisatrice où les attentes positives d’une autorité améliorent les performances d’un individu. Cependant, cet effet peut induire chez les enseignants de fausses croyances qui, lorsqu’elles sont adoptées, influencent les élèves à s’aligner sur ces attentes.
  • Les attentes des enseignants influencent les expériences éducatives des élèves, avec ceux ayant des attentes faibles souvent positionnés plus loin dans la salle, traités collectivement, et recevant moins d’interactions chaleureuses et de feedbacks positifs. Ces élèves ont également moins d’opportunités de participer et sont soumis à des exigences moindres
  • Les feedbacks permettent à l’enseignant de réagir et d’adapter son enseignement en fonction des réactions des élèves. Les louanges sont efficaces lorsqu’elles sont associées à une réponse correcte et doivent être distribuées avec parcimonie. Les corrections neutres sur le plan affectif sont plus fréquentes dans les classes performantes, et les enseignants efficaces encouragent les élèves à chercher la bonne réponse après une erreur.
  • Les activités structurées comprennent un enseignement dirigé, des révisions brèves, la fixation d’objectifs clairs, l’enseignement par petites étapes, un rythme rapide et soutenu, l’évitement des digressions, des phases de manipulation interactives, des exercices individuels, des résumés en fin de leçon, et des révisions régulières.
  • Les recherches sur l’effet maître se concentrent souvent sur l’identification de l’efficacité des pratiques enseignantes plutôt que sur les pratiques elles-mêmes, adoptant une approche prescriptive basée sur des comportements observables. Ces recherches peuvent ne pas prendre en compte les intentions sous-jacentes des enseignants et minimiser l’influence des élèves sur leurs propres apprentissages.
  • La question de la causalité dans les recherches éducatives est problématique car il est difficile de prouver une relation de cause à effet entre les attentes des enseignants et les performances des élèves. Il est nécessaire d’étudier les pratiques enseignantes dans leur contexte spécifique pour comprendre la complexité et la dynamique de l’enseignement.
  • La pensée des enseignants, étudiée par Anne Vause, comprend leurs croyances et connaissances qui se forment à travers des expériences personnelles et professionnelles. Cette pensée influence directement les pratiques pédagogiques en intégrant des dimensions telles que les effets de contexte et les significations personnelles accordées à l’acte d’enseigner.