bac de français - littérature d’idées

• éléments pour l’introduction

  • Sous l'anagramme Alcofribas Nasier 
  • Pilier de la littérature humaniste du 16e siècle
  • Suite de Pantagruel (1532)
  • Histoire de géant -> Roman puéril, amusant, humoristique “fantaisie gigantale”
  • Raymond Queneau affirme « Rabelais fait la joie et l’instruction de quiconque »
  • il faut « rompre l'os pour en sucer "la substantifique moelle".
  • Rabelais « Rire est le propre de l’homme » 
  • Gérard Défaux “Rabelais, tout en nous faisant rire , et en riant lui-même, n’oublie jamais de nous instruire et nous éduquer”
• Le comique gigantale


  • Les excès liés à la taille, aux mesures, aux nombres = les excès narratifs inhérents au gigantisme
  • Ex:  17913 vaches pour allaiter Gargantua -> nombre à la fois précis et excessifs
• Libère la créativité, ouvre l’esprit (La jubilation verbale)


  • Poésie de l’excès, l’écriture déborde. Plaisir du mot, côté jouissif de l’inventivité verbale.
  • Rabelais célèbre aussi sa connaissance du langage et le fait que le savoir est sans cesse renouvelé, inventé
  • Ex : plus de 800 néologismes, un chapitre dédié à la liste des jeux de Gargantua
• Episode comiques


  • Au Moyen-âge, les scènes de farce servaient de « pause » entre 2 spectacles religieux sur la vie des saints, à visée moralisatrice et sérieuse. Le gros comique permettait aux spectateurs de se détendre. On retrouve aussi ce principe d’alternance entre épisodes comiques et passages plus sérieux dans Gargantua
  • Ex : La déluge d’urine sur Paris qui lui donne son nom, “Par ris” étymologie inventée, “ [Il] les compissa si généreusement qu’il en noya 260 418, sans compter les femmes et les enfants ”
• Rire pour divertissement pascalien (Blaise Pascal)


  • Il est nécessaire à l'être humain de se distraire et donc essentiel pour lui de se détourner de l'essentiel. Le divertissement est une façon pour lui de se détourner de ce qu'il est vraiment, à savoir un être misérable et mortel.
  • Ex : “ il vaut mieux écrire des rires que des larmes ”,  les acrobaties de Gymnaste sont des intermèdes pendant les massacres guerriers.  Gymnaste transforme l'art de la guerre en spectacle comique. Mais, en riant de la superstition des guerriers de Ponocrate, il l'emporte.
• Rire et éducation


  • Le torchecul. Reprise d’un protocole scientifique sérieux appliqué à une recherche comique et scatologique. L’investigation scientifique au service du rire, mais en même temps, l'apprentissage par le lecteur des principes de la rigueur scientifique
  • “J’ai appris un moyen de me torcher le cul, le plus seigneurial, le plus excellent, le plus efficace qu’on ait jamais vu ”
  • Profondeur de l’allégorie : renvoie aussi au « nettoyage » de l’esprit de Gargantua, qui doit se débarrasser des saletés de l’éducation scolastique.
• La figure du savant souriant


  • Le narrateur : le savoir anatomique glissé dans les scènes de massacre comiques
  • Ex : Description anatomique de la tête tranchée par FJ au chap 44 :
• Faire rire le lecteur pour l’éduquer


  • Le protocole de lecture : le pacte de lecture d’un roman humaniste qui associe rire et savoir: il faut dépasser l’aspect purement comique « rompre l'os pour en sucer "la substantifique moelle"
• Satire d’un savoir artificiel; Les ridicules de l’éducation scolastique


  • L’effet comique permet ainsi de discréditer les sophistes Thubal Holoferne et Jobelin Bridé en les ridiculisant, tout en ayant simplement l’air de simplement décrire leur méthode et de les valoriser . Il ridiculise exercices interminables de recopiage, d’apprentissage par cœur qui durent des années, et l’absence de réflexion critique
  • « grand sophiste », ou l’hyperbole « qui lui apprit si bien son alphabet qu’il le récitait par cœur et à l’envers, et cela lui prit cinq ans et trois mois »
• Satire des savant ridicules, pédant, “l’esprit de sérieux”


  • harangue de Maître Janotus de Bragmardo faite à Gargantua pour récupérer les cloches de Notre-Dame : discours confus, mélange d’arguments absurdes, d’expressions pédantes, de langage juridique et philosophique en latin et de quintes de toux (comique de geste) + raisonnement sans logique : cette parole délirante « toute cloche clochable clochant dans le clocher en clochant fait clocher par le clochatif ceux qui clochent chochablement » + nom : Jean, Jan et Janot sont des surnoms souvent employés pour désigner les idiots
• Satire de la folie guerrière et du pouvoir mal exercé, de l’appétit de violence et de pouvoir


  • Critique de Picrochole: roi bilieu (étymologie), mégalomane, cruel et impulsif avec les généraux “ Merdaille ”, “ Toucquedillon ”. Le rire transgressif par le renversement carnavalesque qui permet de se moquer des puissants: les puissants se retrouvent renversés (Picrochole perd tout à la fin)
  • À travers le côté dérisoire et excessif des guerres picrocholines (pour des fouaces), Rabelais se moque des souverains belliqueux (Charles Quint).
• Modèles donné par les personnages (guerre)


  • Modèle de pacifisme donné par Grandgousier, au nom de la Raison, de l'intérêt de ses sujets et de l'Évangile et l'évolution de Gargantua, l'incarnation même du "bon prince", maître de ses passions, tolérant et sage.
• Satire du comportement des parisiens


  • “ Le peuple de Paris est en effet tellement sot, tellement stupide et tellement imbécile de nature ”
• Satire des institutions religieuses


  • Les moines sont ridiculisés, comparés à des “ singes ” et jugés inutiles, paresseux, « oisifs » et stupides par Gargantua
  • Ex : “ les pauvres diables de moines ne savaient auquel de leur saint se vouer ”, croyances superstitieuses “ Sainte Nitouche ”
• Célébration de la connaissance, le savoir humaniste


  • L’éducation de Ponocrate “ douce, légère, délectable ” pour former l’esprit, l’âme et le corps : importance du plaisir dans une éducation humaniste
  • Le message du roman : importance des plaisirs du corps, mais aussi combinaison du corps et de l’esprit comme nécessité pour penser (voir l’éducation de Gargantua, qui combine exercices intellectuels et physiques)
  • Leçons d’anatomies, références latines et grecque nombreuses
• Célébration des plaisirs du corps, l’importance du corps, Célébration de l’homme 


  • “ Ils faisaient bien souvent la bête à deux dos et frottaient joyeusement leur lard ”
  • Les fouaces accompagnent divinement le raisin = « régal céleste » qui facilite la digestion. Message caché : pain et vin, symbolisant corps et esprit doivent se combiner ( = humaniste ) tout comme le corps et le sang du Christ lors de la communion (l’ostie et le vin) et sont ensemble les meilleurs remèdes contre le péché ( = religieux ) = Rire libère l’homme de la honte, la faute, le péché liés au corps
• Rire et esprit de communauté, crée de la fraternité


  • “ Buveurs très illustres, et vous vérolés très précieux ”
  • Les nombreuses scènes de banquets : assemblées joyeuses
  • Thélème : une utopie, un idéal (donc excessif) mais qui correspond à un idéal humain “Fais ce que voudras”
• Le rire comme philosophie de la liberté


  • Une éthique de la joie et de la liberté, en lien avec la confiance humaniste en l’homme
  • Le rieur est un bon vivant avec une morale épicurienne ; cf la fin du roman « ceux qui ont gagné étant les plus joyeux », La joie est aussi le critère d’admission dans l’abbaye
  • “ Rire si fort qu’ils crurent rendre l’âme à Dieu ”
• Le dîner de cons (Film et théâtre)


  • la Tour Eiffel de François Pignon fabriquée avec 346422 allumettes
• Dieu du carnage, Yasmina Reza(2007)


  • la réplique finale « qu’est-ce qu’on sait ? »
• Candide, Voltaire (1759)


  • Pangloss qui délivre “une leçon de physique expérimentale à la jeune femme de chambre, petite brune et très jolie et très docile”
  • Pangloss qui enseigne « la métaphysico-théologo-cosmolonigologie » avec une logique absurde
  • Les horreurs de la guerre sont mis à distance par l’ironie, avec la comparaison avec un spectacle de musique, avec l’oxymore « un bel autodafé » ou « boucherie héroïque » chap 3
• Rire


  • Au XVIIe siècle, Bossuet affirme que « le sage ne rit qu'en tremblant» ; et au XIX siècle, Baudelaire, méditant sur cette phrase, assure que le rire est « une des expressions les plus fréquentes et les plus nombreuses de la folie».
• Caractères, La Bruyère (17e siècle)


  • Texte comique et court
  • Satire des personnalités dans la cour
  • La forme brève du portrait, pour plaire, instruire et faire la satire des défauts des hommes.
• Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais (18e siècle)


  • Le Mariage de Figaro = «Personne n’étant tenu de faire une comédie qui ressemble aux autres [...] j’entreprends de frayer un nouveau sentier à cet art dont la loi première, et peut-être la seule est d’amuser en instruisant ». (Préface) = comédie d’un nouveau genre et double ambition amuser et instruire (dans la lignée du classicisme)
  • Le barbier de Séville = « je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer »
• Molière


  • Héritier des valets qui jouent des tours à leur maître et le volent
  • Enjeu de farce : tromper le trompeur
• Les excès du corps et de la provocation


  • les excès puérils de vulgarité: la scatologie : euphorie de la transgression, obscénité récurrente dans le roman
  • Ex : Rabelais n'hésite pas à employer un vocabulaire familier, afin de renforcer l'effet comique et scatophile de son roman -> des termes comme « Chieur », « Foireux », ou « Merdeux ».
  • S’il y a autant de passages scabreux et scatologiques, c’est pour marquer -avec lourdeur et provocation certes - la différence avec le Moyen- ge où le corps est souillure, honte, péché
• Une conception évangeliste et humaniste de la religion


  • Frère Jean = énumération de ses qualités : adjectifs « honnête, joyeux, bienveillant» + « chacun souhaite sa compagnie », « bon compagnon », qui s’oppose à l’isolement des moines « on les rejette », « à l’écart »
  • Alliance foi et intelligence - la qualité priviligié à la quantité, dénoncée par « masses d’antiennes », « force patenôtres » = 1e éducation, où il devait écouter 26 ou 30 messes
  • Gargantua exemplifie cette alliance par ses argumentation = maturité et défenseur d’une pratique religieuse intelligente et réfléchie
• Liberté joyeuse de l’interprétation

  • Le roman se termine par un poème énigmatique trouvé dans les fondations de Thélème. Pour G, cette énigme est une allégorie, qui nous encourage à rechercher la vérité et la sagesse, FJ a une autre interprétation, il ne s’agit que d'une description du jeu de paume (jeu ancêtre du tennis) en termes obscurs, sans aucun sens caché. Rabelais termine donc le roman en proposant une lecture qui se veut littérale (l’énigme n’est qu’un jeu) et une qui se veut allégorique (l’énigme propose une sagesse profonde) + l’annonce d’un joyeux banquet
• Le carnavalesque

  • Dans L’Œuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen Age et sous la Renaissance, Mikhaïl Bakhtine a exposé l’importance de la notion de carnavalesque pour la lecture de l’œuvre de Rabelais. Le carnavalesque repose sur l’idée d’un monde double : d’un côté le monde officiel et sérieux, de l’autre le monde non-officiel et comique qui représente la subversion du premier
  • Principales caractéristiques : le rire libérateur, le renversement (dans la thématique et dans la lecture ), le rire assembleur, la violence et l’abolition, le réalisme grotesque