Histoire 5

Cards (92)

  • Bons pauvres
    Ceux qui pour différentes raisons (âge, maladie, handicap) n'ont pas la capacité de travailler. Ils méritent donc d'être aidés (surtout s'ils sont « du pays »)
  • Mauvais pauvres
    Ceux qui sont valides mais sans travail. Ceux-là sont accusés d'être des « paresseux » et de « refuser » de travailler. Ils ne doivent donc pas être aidés. Au contraire, ils doivent être « rééduqués » et forcés au travail, ou expulsés s'ils ne sont pas « du pays »
  • Dans la société d'Ancien Régime, la pauvreté est très répandue, dans les villes comme dans les campagnes. Selon des évaluations récentes, la proportion de pauvres oscille entre 20 et 50% de la population
  • Les équilibres sont fragiles. De mauvaises récoltes (climat, parasites), une guerre, une crise économique,… provoquent de graves crises de « subsistance » (famines) à l'origine d'épidémies et de taux de mortalité très élevés
  • L'entraide s'organise dans le cadre familial, le voisinage, la communauté villageoise, les corporations
  • L'Église aussi joue un grand rôle. La charité chrétienne est très valorisée et les monastères et les paroisses distribuent de nombreux secours aux plus pauvres (vêtements, nourriture, soins médicaux)
  • Assistance
    Distribution de secours
  • Des hospices et des hôpitaux reçoivent les malades, les infirmes, les enfants ou les vieillards isolés
  • Les œuvres de charité sont surtout organisées par l'Église, mais les autorités urbaines prennent aussi des initiatives pour organiser l'aide aux plus pauvres
  • Les corporations organisent par ailleurs des caisses de solidarité pour leurs membres (= ébauche d'assurance)
  • Répression
    Enfermement, travail forcé, condamnation aux galères, expulsion des « étrangers »
  • Des mesures légales sont prises pour interdire le « vagabondage » et la « mendicité » des pauvres « valides » (dont des reliquats subsistent toujours de nos jours)
  • À partir du 17e siècle, des centres fermés sont créées un peu partout en Europe pour enfermer et forcer au travail les « mauvais » pauvres. Exemple dans nos régions: à Gand, Anvers, Bruges, … En Belgique, ce type d'établissements subsisteront jusqu'à la fin du 20e siècle
  • Chaque commune doit désormais organiser: un « Bureau de bienfaisance » pour distribuer des secours aux plus pauvres, une « Commission administrative des hospices civils » pour organiser le placement en institution de certaines catégories de pauvres (orphelins, malades, vieillards, infirmes, …)
  • Les Bureaux de bienfaisance ne recevront jamais les moyens financiers suffisants pour organiser une assistance efficace. Leur intervention est rudimentaire et incapable d'enrayer la grande pauvreté
  • Chaque département est obligé d'organiser un dépôt de mendicité pour enfermer les « mauvais » pauvres, ceux qui n'ont ni domicile, ni travail, ni revenu et qui sont accusés de fainéantise
  • Au 19e siècle, la Belgique devient l'un des pays les plus industrialisés du monde. Mais la richesse économique ne profite pas à tous et toutes. Les inégalités sociales sont profondes
  • Parmi les pauvres: paysans, artisan.e.s paupérisés, prolétariat industriel, sans emploi
  • Parmi les riches: propriétaires fonciers, industriels, commerçants, banquiers, ... + positions intermédiaires
  • Au 19e siècle, la Belgique devient l'un des pays les plus industrialisés du monde. Mais la richesse économique ne profite pas à tous et toutes. Les inégalités sociales sont profondes.
  • Parmi les pauvres
    • paysans
    • artisan.e.s paupérisés
    • prolétariat industriel
    • sans emploi
  • Parmi les riches
    • propriétaires fonciers
    • industriels
    • commerçants
    • banquiers
  • En quête de meilleurs revenus, les paysans et les artisans quittent en masse les campagnes pour se concentrer dans les villes et les régions industrielles. Ceux et celles qui trouvent un emploi dans l'industrie deviennent des « prolétaires ».
  • Lors des crises économiques, la détresse sociale devient aiguë, comme dans les Flandres dans les années 1840, ou dans les régions industrielles wallonnes dans les années 1880.
  • Prolétariat industriel

    Nouvelle classe sociale créée par l'industrialisation
  • Relations de travail entre ouvriers et patrons
    • Les ouvriers n'ont pas la maîtrise des moyens de production
    • Les ouvriers ne profitent pas des bénéfices de la production
    • Les ouvriers travaillent pour un salaire dérisoire, parfois en nature (truck system), parfois à la pièce
    • Les patrons ne sont pas obligés d'assurer leurs ouvriers contre les accidents du travail ou les maladies professionnelles
  • Le plus souvent, les ouvriers n'ont pas de contrat de travail écrit: ils sont donc incapables de prouver l'accord convenu avec leur patron. En cas de conflit sur le salaire, le Code civil prévoit que c'est le patron qui sera cru sur parole (cet article sera abrogé en 1883) → l'ouvrier n'a aucun recours légal contre son patron.
  • Les ouvriers ne sont pas assurés contre la perte de revenus (chômage, maladie, invalidité, vieillesse,…). S'ils tombent malade, s'ils sont blessés, s'ils perdent leur travail, s'ils sont trop vieux pour travailler,… ils se retrouvent sans revenu.
  • Les ouvriers ne sont pas organisés (syndicats). Ils sont donc isolés pour réclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
  • Les ouvriers n'ont pas de droits politiques pour faire élire leurs représentants au Parlement (suffrage censitaire jusque 1893).
  • Pas de droit à l'instruction scolaire → les enfants travaillent très jeunes et l'analphabétisme est très répandu (ce qui aggrave encore la vulnérabilité des ouvriers).
  • Manifestation ou grève
    Moyen de pression pour les ouvriers
  • Entre 1830 et 1865, au moins 1.500 ouvriers ont été emprisonnés en vertu de ces articles.
  • Cet article permet de punir les ouvriers et les grévistes qui osent revendiquer de meilleures conditions de travail. Il sera supprimé en 1921.
  • La Constitution belge (1831) proclame la liberté d'association, la liberté d'expression, ... Mais jusqu'en 1921, le Code pénal permet aussi de réprimer les ouvriers qui revendiquent de meilleures conditions de travail, les syndicalistes ou les grévistes.
  • Le Code civil impose le livret ouvrier, que chaque ouvrier doit pouvoir présenter à un patron, constitue un autre puissant moyen de contrôle et de pression (rendu facultatif en 1883).
  • Les ouvriers sans emploi risquent une condamnation et un enfermement pour « vagabondage ».
  • La majorité des ouvriers vivent dans une profonde misère.
  • Conditions de travail dans les usines
    • Longues journées (et nuits) de travail: jusqu'à 16 heures de travail par jour, y compris pour les enfants
    • Déplorables conditions de travail: saleté, poussière, boue, humidité, chaleur suffocante, produits dangereux, le vacarme assourdissant
  • L'institution belge (1831) proclame la liberté d'association, la liberté d'expression